La ménopause, ce moment naturel de la vie d’une femme, mais souvent marqué par des bouleversements physiques, hormonaux, psychiques, bénéficie aujourd’hui d’un regain d’attention institutionnelle en France. Face à la montée des besoins de prise en charge spécialisée, le CHU de Bordeaux inaugure un centre d’expertise de la ménopause. Cette ouverture, en novembre 2025, s’inscrit dans un contexte national de reconnaissance croissante de la ménopause comme enjeu de santé publique. Et ailleurs en France, plusieurs établissements mettent en place des offres similaires, témoignant d’un début de maillage territorial attendu depuis longtemps. On vous en dit plus.
Le CHU de Bordeaux : un centre d’expertise inauguré en 2025
Pourquoi un centre de ménopause ?
Le passage à la ménopause s’accompagne fréquemment de symptômes dits « climatériques » : bouffées de chaleur, sudations nocturnes, sueurs, troubles du sommeil, variation de l’humeur, sécheresse vulvo-vaginale, modifications métaboliques, risques osseux ou cardio-vasculaires, baisse de la libido, etc.
Mais ce n’est pas tout : la ménopause peut aussi coïncider avec des questionnements sur la santé sexuelle, le bien-être psychologique, la qualité de vie globale ou des antécédents médicaux. D’où l’intérêt d’une approche globale, multidisciplinaire, combinant gynécologie, endocrinologie, nutrition, psycho gynécologie, suivi osseux/cardiovasculaire, conseils en mode de vie… bref, un accompagnement complet.
C’est ce que propose désormais le CHU de Bordeaux.
Ce que propose le centre :
- Le centre a été officiellement inauguré le 20 novembre 2025.
- Il s’adresse aux femmes en période de péri ménopause ou ménopausées, et prévoit une prise en charge multidisciplinaire : bilans hormonaux, gynécologiques, osseux, cardiovasculaires ; dépistage des risques ; accompagnement psychologique et sexologique ; conseils en diététique ; prise en compte du syndrome génito-urinaire de la ménopause ; et si besoin, orientation vers d’autres spécialistes.
- Le parcours peut inclure des consultations spécialisées, des bilans complets, mais aussi des hospitalisations de jour, pour les patientes dont la situation nécessite un suivi approfondi.
- Une RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire) « Ménopause » mensuelle est mise en place pour discuter les cas complexes en collaboration avec gynécologues, médecins généralistes et praticiens libéraux.
- L’objectif affiché : améliorer la qualité de vie des femmes, offrir un suivi personnalisé, prévenir les risques à long terme (cardio-vasculaires, ostéoporose, métaboliques) et faire de la ménopause un moment de passage bien accompagné, et non un tabou.
Un service attendu et nécessaire
L’initiative du CHU de Bordeaux répond à un vrai besoin : beaucoup de femmes vivent cette transition dans la solitude, sans information suffisante, ou avec des symptômes mal pris en charge. Le centre offre un point d’entrée clair, un repère pour les patientes, ce qui simplifie l’orientation, réduit l’attente et permet un suivi cohérent.
De plus, l’existence d’une équipe spécialisée donne aux médecins, généralistes comme gynécologues, un référent lorsqu’ils font face à des situations complexes ou multifactorielles.
Panorama national : des centres de ménopause en France, mais inégalement répartis
L’action du CHU de Bordeaux s’inscrit dans un mouvement plus vaste. Depuis plusieurs années, divers établissements en France créent des services dédiés à la ménopause ou à la péri ménopause. Voici quelques exemples notables :
CHU de Toulouse
Le CHU de Toulouse dispose depuis 2011 d’un « Centre de ménopause » considéré comme une des références en France.
Le centre offre une prise en charge complète : consultations spécialisées, bilans osseux, métaboliques, ostéodensitométrie, prévention de l’ostéoporose, dépistage des complications, prise en charge des symptômes, accompagnement post-cancer ou à la suite d’aménorrhée secondaire, etc.
La structure est pluridisciplinaire, et s’inscrit dans les recommandations du GEMVI (Groupe d’Étude sur la Ménopause et le Vieillissement Hormonal).
CHU de Nantes
Au CHU de Nantes, une consultation « péri-ménopause / ménopause » est également proposée. Elle évalue les facteurs de risque — cardiovasculaires, métaboliques, osseux, le syndrome climatérique ou génito-urinaire — et discute les options de traitement, y compris le traitement hormonal substitutif ou des alternatives.
Cette offre illustre le souci de proposer un suivi adapté et global, même en dehors des grandes métropoles du sud.
Autres structures & initiatives privées ou mixtes
Outre les CHU, certaines cliniques privées ou structures mixtes proposent des prises en charge de la ménopause. Par exemple, un hôpital de jour « spécial femme ménopausée » existe dans un établissement privé à Lille.
D’autres, comme des centres privés ou des structures de santé des femmes, s’engagent aussi dans cette voie, notamment pour proposer des traitements hormonaux, des conseils nutritionnels ou un accompagnement sexologique.
Mais au-delà des initiatives isolées, les rapports officiels soulignent que la prise en charge de la ménopause reste inégalement répartie selon les territoires. En 2025, un rapport commandé par le ministère de la Santé a estimé qu’il existait « au moins onze centres spécialisés en ménopause ou services équivalents » en France.
Les défis persistants : vers une meilleure couverture nationale
L’ouverture du centre du CHU de Bordeaux et l’existence d’autres structures dédiées ne signifient pas pour autant que la prise en charge de la ménopause est assurée partout. Plusieurs défis demeurent :
- Une couverture territoriale inégale. Les centres sont encore surtout situés dans les grandes métropoles ou dans certaines régions où existe un portage institutionnel fort (comme Toulouse, Nantes, Bordeaux…). Beaucoup de zones rurales ou moins peuplées restent dépourvues d’offre spécialisée. Cela peut conduire à des ruptures de suivi ou à un accès difficile, voire inexistant, à un accompagnement adapté.
- Méconnaissance de la ménopause comme sujet de santé publique. Pour beaucoup, la ménopause reste un tabou ou un sujet intime, à gérer seul. Or, comme le rappelle un document officiel de santé publique, les symptômes sont nombreux (bouffées de chaleur, troubles du sommeil, troubles génito-urinaires, sécheresse vaginale, douleurs articulaires, modifications de l’humeur, baisse de la libido…) et peuvent dégrader fortement la qualité de vie.
L’existence d’un centre spécialisé contribue à faire de la ménopause un sujet de santé comme un autre, avec un suivi standardisé et des professionnels formés.
- Besoin d’un suivi global, pluridisciplinaire et personnalisé. La ménopause ne se résume pas à un symptôme isolé. Les enjeux sont multiples : bien-être, santé osseuse, métabolique, cardio-vasculaire, qualité de vie, prévention, aspect psychologique, sexualité, etc. Seule une approche globale, comme celle du CHU de Bordeaux ou des centres de Toulouse ou Nantes, permet de répondre de façon adaptée.
Un autre aspect souvent négligé est la continuité du suivi — prise en charge initiale, bilans périodiques, réévaluations, soutien psychologique, orientation vers d’autres spécialistes si besoin…
- Information et orientation : un élément clé. Beaucoup de femmes ignorent qu’un tel accompagnement existe près de chez elles. Il reste donc essentiel de promouvoir ces centres, d’améliorer l’information (médiatique, auprès des médecins généralistes, sage-femmes, gynécologues), et d’assurer une orientation claire.
Les structures comme le GEMVI, des associations, des plateformes d’information ou des réseaux de professionnels ont un rôle fondamental pour rendre visible cette offre.
Pourquoi cette dynamique monte maintenant ?
Plusieurs éléments expliquent cette évolution, parfois tardive :
- Des rapports récents (dès 2024–2025) pointent l’absence d’offre suffisante de prise en charge de la ménopause, malgré son impact sur la santé globale des femmes et sur la longévité.
- La reconnaissance de la ménopause comme un enjeu de santé publique — non seulement gynécologique, mais aussi osseux, métabolique, cardiovasculaire, psychique, de qualité de vie globale.
- Une prise de conscience sociétale croissante : les patientes et les associations militent pour davantage de visibilité, moins de tabou, plus de prise en charge, ce qui pousse les établissements à réagir.
- Le développement de la recherche et de la médecine spécialisée sur la ménopause et le vieillissement hormonal, avec des acteurs comme le GEMVI, ce qui permet de structurer des parcours de soins cohérents.
Ce que cela change concrètement pour les femmes
L’ouverture du centre de ménopause au CHU de Bordeaux, et le développement d’autres structures, apportent plusieurs bénéfices concrets :
- Un point de repère clair : un lieu identifiable où s’adresser, plutôt que des consultations dispersées, un peu au hasard.
- Un suivi global et personnalisé, prenant en compte l’ensemble des conséquences de la ménopause (physiques, hormonales, osseuses, cardio-vasculaires, psychiques, sexuelles…).
- Une meilleure prévention : dépistage des risques, bilans réguliers, conseils de mode de vie, orientation vers d’autres spécialistes si nécessaire.
- Un effet de normalisation : la ménopause n’est plus taboue ou marginale, mais reconnue comme un moment de vie important, nécessitant un soutien professionnel.
- Un maillage progressif, mais encore incomplet : pour de nombreuses femmes en zones rurales ou petites villes, l’accès reste difficile, ce qui signifie que l’effort doit se poursuivre.
Vers un maillage national cohérent mais un long chemin encore
L’ouverture du centre d’expertise de la ménopause au CHU de Bordeaux est une étape majeure : elle illustre une prise en considération grandissante de la ménopause comme enjeu de santé publique, et non comme simple étape de la vie. Elle offre un modèle de prise en charge globale, multidisciplinaire, adaptée aux besoins complexes des femmes.
Cependant, le panorama national reste inégal : quelques centres de référence (Toulouse, Nantes, Bordeaux, quelques cliniques privées ou semi-privées) montrent la voie, mais beaucoup de territoires demeurent sans offre spécialisée.
Pour que la ménopause soit véritablement prise en charge de façon équitable, il faudra :
- poursuivre le développement de services spécialisés dans d’autres régions,
- former les professionnels de santé (gynécologues, médecins, infirmières, etc.),
- sensibiliser les femmes et lever les tabous,
- structurer un parcours de soins clair et accessible — du dépistage à l’accompagnement, en passant par l’orientation et le suivi long terme.
Le CHU de Bordeaux, en ouvrant ce centre, donne un signal fort. Il reste maintenant à transformer l’élan en maillage national, pour que toutes les femmes, où qu’elles vivent, puissent bénéficier d’un accompagnement digne et adapté quand la ménopause s’annonce.
Carte de France : où trouver des centres spécialisés ménopause ?
(CHU, centres d’expertise, consultations dédiées et hôpitaux de jour)
Nouvelle-Aquitaine
CHU de Bordeaux – Centre d’expertise de la ménopause (2025)
La référence régionale. Approche pluridisciplinaire, consultations, bilans, RCP mensuelle, hospitalisation de jour.
CHU de Limoges – Consultation ménopause (gynécologie)
Consultations spécialisées au sein du service de gynécologie, avec prise en charge des symptômes climatériques et du suivi post-ménopause.
Occitanie
CHU de Toulouse – Centre de la ménopause (référence nationale)
L’un des centres pionniers en France : bilans complets, prévention osseuse, endocrinologie, ostéodensitométrie, expertise GEMVI.
CHU de Montpellier – Consultation péri-ménopause et ménopause
Suivi hormonal et métabolique, dépistage des risques, accompagnement du vieillissement hormonal.
CHU de Nîmes – Gynécologie / suivi ménopause
Consultations spécialisées au sein du service de gynécologie-obstétrique.
Pays de la Loire
CHU de Nantes – Consultation péri-ménopause / ménopause
Prise en charge globale du syndrome climatérique, bilan cardiométabolique et osseux, traitement hormonal substitutif.
CHD Vendée (La Roche-sur-Yon) – Consultation ménopause
Suivi spécialisé, orientation gynéco-endoc, gestion des complications.
Auvergne–Rhône-Alpes
Hôpital Femme-Mère-Enfant (HFME) – Hospices civils de Lyon
Consultations ménopause dans le service de gynécologie médicale, prise en charge hormonale et métabolique.
CHU de Clermont-Ferrand – Ménopause et endocrinologie
Consultations dédiées, prises en charge des risques cardio-vasculaires et de l’ostéoporose post-ménopausique.
Grenoble (CHU) – Suivi ménopause
Consultations en gynécologie médicale et endocrinologie.
Île-de-France
(Région très riche en consultations, mais encore peu de « centres dédiés » structurés.)
AP-HP – Plusieurs sites proposent des consultations spécialisées :
- Hôpital Saint-Antoine (Paris 12e) : ménopause, THM, suivi osseux.
- Hôpital Jean-Verdier (Bondy) : gynécologie médicale, ménopause, troubles hormonaux.
- Hôpital Cochin – Port-Royal : endocrinologie et ménopause complexe, suivi du risque osseux.
Cliniques privées & centres spécialisés
- Plusieurs centres privés orientés “santé des femmes” proposent des consultations ménopause (Paris 8e, Boulogne, Saint-Denis…), mais pas de centre polyvalent hospitalier publiquement identifié.
Bretagne
CHU de Rennes – Consultation ménopause (gynécologie médicale)
Accompagnement du syndrome climatérique, THM, santé sexuelle et troubles uro-génitaux.
CHU de Brest – Endocrinologie / gynécologie
Consultations de ménopause et prise en charge ostéoporose.
Centre-Val de Loire
CHU de Tours – Consultation ménopause
Service réputé en gynécologie-endocrinologie, incluant un suivi spécifique du vieillissement hormonal.
Grand Est
CHU de Strasbourg – Consultation ménopause
Prise en charge gynécologique et endocrinologique.
CHU de Nancy – Suivi ménopause
Consultations spécialisées via endocrinologie et gynécologie.
CHU de Reims – Ménopause / péri-ménopause
Consultations avec dépistage des risques associés.
Hauts-de-France
CHU de Lille – Endocrinologie et gynécologie médicale
Consultations ménopause, bilans hormonaux, orientations thérapeutiques.
Hôpital privé Le Bois (Lille) – Hôpital de jour spécial femme ménopausée
L’un des rares hôpitaux privés à proposer un parcours dédié avec bilans multidisciplinaires.
CHU d’Amiens – Consultation ménopause
Suivi climatérique et prise en charge hormonale.
Normandie
CHU de Caen – Consultation ménopause
Gynécologie médicale, suivi du THM, accompagnement osseux et métabolique.
CHU de Rouen – Endocrinologie / gynécologie ménopause
Consultations pour troubles climatériques et risques associés.
Provence–Alpes–Côte d’Azur (PACA)
AP-HM Marseille – Consultation ménopause
Gynécologie médicale, traitement hormonal substitutif, santé sexuelle.
CHU de Nice – Ménopause et santé hormonale
Consultations spécialisées, suivi ostéoporose et métabolique.
CHU de Toulon – Gynécologie / endocrinologie
Accompagnement péri-ménopause et ménopause.
Corse
CH Bastia & CH Ajaccio – Consultations gynécologie
Pas encore de centre spécialisé identifié, mais des consultations ménopause sont assurées dans les services de gynécologie médicale.
À retenir : un maillage national encore inégal
Trois régions disposent aujourd’hui de centres de référence identifiés
- Bordeaux
- Toulouse
- Nantes
La plupart des autres régions disposent de consultations spécialisées, mais pas de centres officiellement structurés.
Les zones rurales restent globalement en déficit d’offre dédiée.
Ce paysage évolue : de nouveaux services devraient émerger dans les années à venir, notamment dans les CHU engagés dans la santé des femmes et le vieillissement hormonal.
Sources :
Ministère des Solidarités et de la Santé (France)
“La ménopause : s’informer et en parler”
https://sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-des-populations/sante-des-femmes/article/la-menopause-s-informer-et-en-parler
Rapport officiel « La ménopause en France » (2025)
Document PDF du Ministère de la Santé état des lieux national
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/la_menopause_en_france-rapport_et_annexes-04-25.pdf
CHU de Bordeaux – Annonce officielle
« Le CHU de Bordeaux ouvre un centre d’expertise de la ménopause »
https://www.chu-bordeaux.fr/Espace-m%C3%A9dia/Actualit%C3%A9s/Le-CHU-de-Bordeaux-ouvre-un-centre-d-expertise-de-la-m%C3%A9nopause/
Parcours de soins, fonctionnement, RCP
https://www.gynecologie-amp-chubordeaux.fr/gynecologie-medicale/
https://www.gynecologie-amp-chubordeaux.fr/gynecologie-medicale/hopital-de-jour/
CHU Bordeaux – Publication LinkedIn (inauguration 20/11/2025)
https://fr.linkedin.com/posts/chu-de-bordeaux_cp-m%C3%A9nopause-activity-7399803812850380800-AjNb
CHU de Toulouse – Centre de la ménopause
Présentation officielle du service
https://www.chu-toulouse.fr/menopause-et-prevention-de-l-osteoporose
Revue Genesis – Entretien Pr. Florence Trémollières
CHU de Nantes – Consultation péri-ménopause
https://www.chu-nantes.fr/consultation-peri-menopause-1
Hôpital privé Le Bois – Hôpital de jour femme ménopausée
https://hopital-prive-le-bois-lille.ramsaysante.fr/hopital-de-jour-special-femme-menopausee
AP-HP (Hôpital Saint-Antoine – gynécologie)
https://www.aphp.fr
AP-HP (Hôpital Cochin – endocrinologie)
https://www.aphp.fr
AP-HP (Jean-Verdier – gynécologie médicale)
https://www.aphp.fr
HCL / HFME Lyon – gynécologie médicale
https://www.chu-lyon.fr
CHU de Clermont-Ferrand – endocrinologie
https://www.chu-clermontferrand.fr
CHU de Rennes – gynécologie médicale
https://www.chu-rennes.fr
CHU de Brest – endocrinologie
https://www.chu-brest.fr
CHU de Caen – gynécologie
https://www.chu-caen.fr
CHU de Rouen
https://www.chu-rouen.fr
CHU de Strasbourg – gynécologie
https://www.chru-strasbourg.fr
CHU de Nancy
https://www.chru-nancy.fr
AP-HM Marseille
https://www.ap-hm.fr
CHU de Nice
https://www.chu-nice.fr
CHU de Toulon / CHITS
https://www.chu-toulon.fr
CHU de Nîmes
https://www.chu-nimes.fr
CHU de Montpellier
https://www.chu-montpellier.fr
CHU de Tours – endocrinologie / gynécologie
https://www.chu-tours.fr
CHU de Limoges – consultations gynécologie
https://www.chu-limoges.fr
GEMVI – Groupe d’Étude sur la Ménopause et le Vieillissement Hormonal
Meilleur France – Liste exploratoire des centres ménopause
En France, la santé mentale s’impose désormais comme un enjeu de société au même titre que la santé physique, l’éducation ou la transition écologique. Déjà proclamée Grande Cause Nationale en 2025, elle sera officiellement reconduite en 2026, confirmant un besoin urgent : renforcer la prévention, améliorer l’accès aux soins psychiques et lutter contre les inégalités sur tout le territoire.
Cette reconduction n’est pas un simple prolongement administratif : elle marque la volonté d’inscrire durablement la santé mentale au cœur de l’action publique, sociale et sanitaire.
Une souffrance psychique devenue visible
Pendant longtemps, la santé mentale a été reléguée à l’arrière-plan. La pandémie a joué un rôle de révélateur : anxiété, isolement, épuisement, troubles du sommeil, phobie sociale, dépression… Les indicateurs ont tous augmenté, en particulier chez les jeunes et les adultes actifs.
Selon plusieurs études nationales :
- près d’un Français sur cinq déclare souffrir d’un trouble anxieux ou dépressif ;
- 50 % des troubles psychiques débutent avant 14 ans, ce qui renforce la nécessité d’un repérage précoce ;
- les délais d’attente pour un psychiatre dépassent parfois 6 à 12 mois dans certaines régions.
Cette réalité ne se résume pas à des chiffres : derrière chaque situation, il y a un quotidien fragilisé, une famille qui s’inquiète, un jeune qui décroche, un salarié en épuisement.
Faire de la santé mentale la grande cause nationale, c’est affirmer qu’elle n’est plus un sujet honteux ni marginal. C’est reconnaître qu’elle fait partie intégrante de la santé globale et que chacun peut avoir besoin d’aide à tout moment de sa vie.
Pourquoi la grande cause est-elle reconduite en 2026 ?
La décision du gouvernement repose sur trois constats majeurs :
- Les besoins en soins psychologiques explosent
La demande dépasse largement l’offre actuelle. Dans de nombreuses zones rurales ou périurbaines, il n’existe aucun psychologue ou psychiatre à proximité.
Même lorsqu’un professionnel est disponible, le coût reste un frein, surtout pour les publics précaires, les jeunes adultes et les familles.
La reconduction vise à renforcer :
- le remboursement des séances psychologiques ;
- la structuration des parcours de soins ;
- le développement de dispositifs de proximité ;
- le soutien aux professionnels déjà en poste.
- Les inégalités territoriales et sociales restent criantes
Selon l’endroit où l’on vit, accéder à un professionnel peut relever du parcours du combattant. Les déserts médicaux psychiques existent bel et bien.
De plus, certaines populations restent sous-diagnostiquées : adolescents, étudiants, aidants familiaux, travailleurs précaires, personnes âgées isolées.
Reconduire la grande cause permet de poursuivre la réduction de ces écarts en améliorant la lisibilité des dispositifs et en finançant de nouvelles structures.
- Le regard sur la santé mentale doit continuer d’évoluer
Si le tabou recule, la stigmatisation demeure.
Beaucoup hésitent encore à consulter par peur du jugement, des préjugés ou d’une assimilation à une “maladie mentale lourde”.
Les campagnes de sensibilisation de 2025 ont montré leur efficacité. 2026 doit prolonger cet élan pour :
- normaliser le recours à un psychologue ;
- encourager les proches à repérer les signaux d’alerte ;
- lutter contre les fausses croyances ;
- valoriser l’importance du bien-être mental au quotidien.
2026 : quelles mesures prioritaires ?
La reconduction encourage un ensemble de chantiers stratégiques :
Renforcer la prévention dès le plus jeune âge
De nombreux troubles peuvent être pris en charge très tôt si les signaux sont repérés : anxiété, harcèlement scolaire, phobie sociale, troubles du comportement, addictions naissantes.
Les écoles et collèges seront davantage associés via :
- des programmes de repérage ;
- des psychologues scolaires mieux intégrés ;
- des outils numériques encadrés ;
- des campagnes de sensibilisation pour les parents.
Soutenir les travailleurs et prévenir le burn-out
La santé mentale au travail devient un axe prioritaire. En 2026, les entreprises seront encouragées à :
- former les managers au repérage des risques psychosociaux ;
- proposer des cellules d’écoute ;
- aménager les organisations pour réduire la charge mentale ;
- renforcer la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail).
Une meilleure coordination des soins
Le parcours du patient reste trop complexe : médecin généraliste, psychologue, psychiatre, CMP, hôpital… et les ruptures de suivi sont fréquentes.
Les mesures attendues en 2026 prévoient :
- la création de plateformes d’orientation simplifiées ;
- une communication renforcée entre les professionnels ;
- un accès facilité aux soins spécialisés, notamment pour les jeunes
Soutenir les proches aidants
L’épuisement des aidants est lui aussi un enjeu de santé publique.
2026 prévoit davantage :
- de temps de répit,
- de structures d’écoute,
- d’accompagnement administratif et psychologique.
Le rôle des territoires : agir au plus près des besoins
La santé mentale ne se construit pas uniquement dans les ministères. Les communes, départements, régions et associations jouent un rôle central pour :
- proposer des ateliers de prévention ;
- renforcer les équipes de santé mentale ;
- développer les structures d’accueil ;
- accompagner les publics fragiles et isolés.
De nombreuses initiatives locales ont déjà vu le jour : maisons des adolescents, groupes de parole, réseaux de prévention du suicide, cafés associatifs, consultations gratuites pour les étudiants, etc.
La reconduction en 2026 permettra de consolider et d’étendre ces dispositifs.
Accès aux professionnels : l’importance d’un annuaire clair et fiable
La première difficulté pour de nombreux Français est… de savoir où aller.
Entre les psychologues libéraux, les psychiatres, les CMP, les associations, les services hospitaliers, les dispositifs spécifiques jeunes ou seniors, les parcours peuvent sembler opaques.
C’est pourquoi les plateformes d’information et d’orientation comme IndexSanté jouent un rôle essentiel.
L’annuaire permet de trouver près de chez soi (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Rennes, Nice, Limoges, Lille, Clermont-Ferrand, Mulhouse, Saint-Etienne, Grenoble et tout le territoire français) :
- un psychologue ou un psychiatre ;
- un centre médico-psychologique (CMP) ;
- un service d’urgence psychiatrique ;
- un centre spécialisé (addictologie, pédopsychiatrie, gérontopsychiatrie) ;
- des associations d’écoute et de soutien.
En simplifiant la recherche, en rendant les structures visibles, en facilitant l’accès à leurs coordonnées, IndexSanté contribue directement à réduire les délais et à orienter chacun vers la bonne prise en charge.
Vers une société plus attentive au bien-être psychique
Reconduire la santé mentale comme Grande Cause nationale en 2026 n’est pas un acte symbolique.
C’est la réponse à une réalité sociale, médicale et humaine : notre société a besoin de mieux prendre soin de ses émotions, de ses fragilités, de ses traumatismes, mais aussi de ses ressources.
Cette dynamique doit s’accompagner :
- d’un renforcement de l’offre de soins ;
- d’une meilleure prévention ;
- d’une lutte active contre la stigmatisation ;
- d’une coordination entre acteurs publics et professionnels ;
- d’un accès simplifié à l’information pour tous.
La santé mentale n’est pas un sujet à part : c’est un pilier essentiel de la qualité de vie, de la réussite scolaire, de l’épanouissement professionnel, de la cohésion familiale et sociale.
En 2026, plus que jamais, elle devient l’affaire de tous. Et vous, prenez-vous soin de votre santé mentale ?
Pour rechercher l’établissement spécialisé en santé mentale près de chez vous, utilisez le moteur de recherche d’Indexsanté.
Sources :
DREES – Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques
OMS – Organisation Mondiale de la Santé
Ministère de la Santé – France
HAS – Haute Autorité de Santé
Retrouver ses capacités après une maladie, un accident ou une chirurgie
Qu’il s’agisse de réapprendre à marcher après un accident, de récupérer de la mobilité après un AVC ou de retrouver confiance après une longue hospitalisation, la rééducation fonctionnelle et les soins de réadaptation occupent une place essentielle dans le parcours de santé.
En France, ces soins sont assurés dans des structures spécialisées — publiques, privées ou associatives — que l’on regroupe sous l’appellation établissements de soins médicaux et de réadaptation (SMR).
Ces établissements, longtemps appelés « centres de rééducation » ou « SSR » (soins de suite et de réadaptation), ont pour mission d’aider chaque patient à retrouver son autonomie physique, cognitive et sociale, tout en accompagnant ses proches dans cette étape souvent délicate.
De la rééducation à la réadaptation : quelle différence ?
La rééducation vise à rétablir les fonctions altérées par une maladie ou un traumatisme : marcher, parler, bouger, respirer, manipuler…
Elle est encadrée par des professionnels spécialisés : kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens ou encore orthoptistes.
La réadaptation, elle, va plus loin : elle aide le patient à se réapproprier son environnement de vie (domicile, travail, mobilité, vie sociale) grâce à une approche globale associant médecins rééducateurs, infirmiers, assistants sociaux et psychologues.
Autrement dit : la rééducation agit sur le corps, la réadaptation agit sur la personne dans son ensemble.
Les établissements de soins médicaux et de réadaptation (SMR)
Les SMR accueillent des patients après une hospitalisation aiguë (hôpital, chirurgie, service d’urgence) ou directement sur prescription médicale.
Ils proposent des séjours temporaires — de quelques semaines à plusieurs mois — selon les besoins.
Les soins de rééducation concernent de nombreux profils :
- suites d’AVC ou de traumatisme crânien ;
- rééducation orthopédique après fracture, prothèse ou amputation ;
- maladies neurologiques (Parkinson, sclérose en plaques…) ;
- pathologies respiratoires ou cardiaques nécessitant un réentraînement à l’effort ;
- troubles de la déglutition, du langage ou du mouvement ;
- récupération après un cancer, une longue hospitalisation ou une immobilisation prolongée.
Ces établissements disposent souvent de plateaux techniques complets : salles de kinésithérapie, bassins de balnéothérapie, ateliers d’ergothérapie, espaces d’évaluation fonctionnelle ou dispositifs de télérééducation.
L’innovation au service du mouvement
La rééducation évolue rapidement grâce aux technologies médicales et numériques :
- exosquelettes et robots de marche pour la récupération motrice ;
- réalité virtuelle pour la rééducation post-AVC ou les troubles de l’équilibre ;
- télérééducation à domicile, permettant le suivi à distance par un kinésithérapeute ;
- plateformes connectées de suivi des progrès et d’accompagnement des patients chroniques.
Ces outils ne remplacent pas l’expertise humaine, mais ils la complètent, en rendant les exercices plus motivants et en favorisant la continuité du soin après le retour à la maison.
Le rôle clé des unités de soins de longue durée (USLD)
Certains patients nécessitent un accompagnement plus long, notamment lorsqu’ils souffrent de pathologies chroniques lourdes ou de perte d’autonomie durable.
C’est le rôle des unités de soins de longue durée (USLD), souvent rattachées à des hôpitaux ou à des centres de rééducation.
Les USLD accueillent des personnes dont l’état de santé requiert une surveillance médicale constante et des soins quotidiens de réadaptation légère ou d’entretien.
Elles représentent un maillon essentiel entre l’hôpital, les établissements de réadaptation et le domicile, et participent à la coordination des parcours complexes : personnes âgées polypathologiques, patients atteints de maladies neurodégénératives, blessés médullaires, etc.
Les équipes y associent soins médicaux, kinésithérapie douce, accompagnement psychologique et social, pour préserver au maximum la qualité de vie.
Un enjeu de santé publique : l’autonomie retrouvée
Avec le vieillissement de la population et la progression des maladies chroniques, la demande de soins de réadaptation ne cesse d’augmenter.
Selon la DREES, plus d’un million de séjours sont enregistrés chaque année dans les établissements de rééducation.
Les enjeux sont considérables :
- éviter la dépendance,
- favoriser le retour à domicile,
- réduire les réhospitalisations,
- et maintenir la participation sociale des personnes âgées ou handicapées.
La réadaptation s’inscrit ainsi dans une logique de santé globale : soigner, mais aussi accompagner, prévenir et redonner confiance.
Trouver un centre de rééducation près de chez soi
Parce que l’accès à ces établissements n’est pas toujours simple, l’annuaire IndexSanté permet de rechercher facilement un centre de rééducation, un établissement de soins de suite ou une USLD partout en France.
Chaque fiche détaille les coordonnées, les spécialités, la capacité d’accueil et les modalités d’admission.
Pour trouver un établissement de réadaptation proche de chez vous, il suffit de consulter la rubrique Annuaire des établissements de soins sur le site IndexSanté.
Cet outil gratuit et mis à jour en continu facilite l’orientation des patients, des familles et des professionnels de santé vers la structure la plus adaptée à chaque situation.
Des soins qui redonnent confiance
La rééducation n’est pas qu’une affaire de muscles ou de gestes à réapprendre : c’est un chemin vers la confiance, l’autonomie et la dignité.
Les progrès médicaux, l’implication des équipes et les nouvelles formes de coordination territoriale redessinent aujourd’hui un parcours de soins plus humain, centré sur les besoins réels du patient.
Des plateaux techniques à la prise en charge en USLD, de la kinésithérapie à la télé-rééducation, la France développe un réseau solide et complémentaire, soutenu par des outils comme l’annuaire IndexSanté, pour que chacun puisse retrouver son autonomie, au plus près de son lieu de vie.
À retenir
- Les soins de réadaptation (SMR) : établissements spécialisés pour récupérer après une maladie ou un accident.
- Les USLD : unités médicalisées pour les personnes nécessitant des soins constants et de longue durée.
- Des innovations majeures : robotique, réalité virtuelle, télérééducation.
- Un objectif commun : retrouver l’autonomie et la qualité de vie.
- Un outil utile : l’annuaire IndexSanté pour trouver les structures proches de chez soi.
Sources officielles et références
- Ministère de la Santé – Soins médicaux et de réadaptation (SMR)
- ARS Île-de-France – Unités de soins de longue durée (USLD)
- DREES – Les soins de suite et de réadaptation en France
- IndexSanté – Annuaire des établissements de soin
En France, près de 10 millions de personnes vivent aujourd’hui dans un territoire qualifié de « désert médical ». L’accès à un médecin traitant, à une infirmière ou à un kinésithérapeute relève parfois du parcours du combattant, en particulier dans les zones rurales et périurbaines. Face à cette réalité, le gouvernement a annoncé en septembre 2025 un vaste plan pour créer 5 000 “Maisons France Santé” d’ici 2027, un dispositif destiné à rapprocher les soins du quotidien des citoyens.
L’objectif ? Répondre à la crise de la démographie médicale et faciliter la coordination entre les professionnels de santé sur tout le territoire. Cette annonce s’inscrit dans la continuité des « Maisons de santé pluridisciplinaires » et des « Centres de santé », mais avec une approche plus intégrée et un accompagnement national renforcé.
Un maillage territorial inédit
Les « Maisons France Santé » seront réparties dans l’ensemble des départements, avec une priorité donnée aux territoires sous-dotés où les besoins sont les plus criants. D’ici 2027, chaque Français devrait pouvoir accéder à un lieu de soins de proximité à moins de 20 minutes de son domicile.
Selon le ministère de la Santé et de la Prévention, ces structures visent à offrir un guichet unique de santé :
- consultations de médecine générale et d’infirmiers ;
- prévention et dépistage ;
- accompagnement social et médico-psychologique ;
- coordination avec les hôpitaux de proximité.
Certaines maisons pourront également accueillir un plateau de téléconsultation équipé, permettant de joindre un spécialiste à distance, ou encore des permanences d’assistants médicaux et de pharmaciens.
De nouvelles formes d’exercice pour les professionnels
L’un des leviers essentiels de ce projet est la coopération entre soignants.
Les « Maisons France Santé » rassembleront, sous un même toit, des médecins, des infirmiers, des kinésithérapeutes, des sage-femmes, des psychologues ou encore des assistants sociaux.
Cette organisation en équipe pluridisciplinaire permet :
- de partager les dossiers patients via un système numérique commun ;
- d’assurer la continuité des soins (par exemple en cas d’absence du médecin traitant) ;
- d’améliorer la prévention grâce à des actions coordonnées ;
- de rendre certains territoires plus attractifs pour les jeunes médecins.
À noter que ces structures ne seront pas toutes de création nouvelle : de nombreuses maisons de santé existantes seront labellisées « Maisons France Santé » à condition de répondre à un cahier des charges précis (pluridisciplinarité, horaires élargis, coordination, partage d’informations).
Un financement mixte et un accompagnement local
Le plan prévoit un financement croisé entre l’État, les collectivités locales et l’Assurance maladie. L’investissement global estimé avoisine 1 milliard d’euros d’ici 2027, incluant la construction, l’équipement numérique et le recrutement de personnels d’appui.
Chaque maison bénéficiera d’un soutien administratif et logistique pour faciliter son installation, via les Agences régionales de santé (ARS) et les préfectures. Les collectivités pourront proposer des bâtiments publics vacants, comme des mairies annexes ou des anciens collèges, réhabilités pour accueillir ces structures.
Une enveloppe spécifique est aussi prévue pour la formation à la pratique coordonnée, afin d’accompagner les jeunes professionnels dans cette nouvelle culture du travail en équipe.
Des services pensés pour les patients
Au-delà de la simple consultation, ces maisons ambitionnent de devenir de véritables pôles de santé de proximité.
Elles pourront héberger :
- des ateliers d’éducation thérapeutique (diabète, obésité, addictions…) ;
- des actions de prévention (vaccination, dépistage cancer, santé sexuelle, nutrition) ;
- des permanences d’associations d’usagers ou de mutuelles ;
- des espaces dédiés aux aidants et aux personnes âgées dépendantes.
Certaines seront ouvertes en horaires élargis (soirées, week-ends), afin de réduire la fréquentation des services d’urgence pour des motifs non vitaux.
Des attentes fortes mais aussi des défis
Le succès du projet reposera sur plusieurs facteurs :
- la capacité à attirer de nouveaux praticiens dans les zones sous-dotées ;
- la simplification administrative pour éviter les lourdeurs de gestion ;
- la cohérence avec les dispositifs existants (Communautés professionnelles territoriales de santé, CPTS) ;
- et la coordination avec les hôpitaux de proximité, dont le rôle reste complémentaire.
Des syndicats de médecins saluent l’ambition du plan, tout en rappelant que la pénurie de médecins généralistes ne se résoudra pas uniquement par la création de murs : il faut aussi agir sur la formation, les conditions d’exercice et la reconnaissance du travail en équipe.
Un changement de culture de la santé de proximité
Au-delà des chiffres, « Maisons France Santé » marque une évolution de fond : celle d’une médecine plus collaborative, territoriale et préventive.
L’idée est d’inscrire chaque citoyen dans un parcours de santé local où la prévention, la coordination et l’écoute deviennent les piliers du système.
D’ici 2027, ces 5 000 maisons pourraient symboliser le virage d’une France qui soigne autrement : moins d’isolement pour les soignants, moins d’attente pour les patients, plus de cohérence dans les parcours de soins. Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Nantes, Mulhouse, Strasbourg, Rennes, Clermont Ferrand, Limoges, Lille et toutes les villes de taille moins importante seront concernées par la création de ces maisons de soins.
À retenir
- Objectif : 5 000 Maisons France Santé d’ici 2027 pour garantir un accès aux soins à moins de 20 minutes.
- Public visé : zones rurales et périurbaines, populations sans médecin traitant.
- Missions : soins primaires, prévention, accompagnement médico-social, coordination.
- Enjeu : reconstruire un maillage territorial équitable et durable.
Sources officielles :
-
Ministère de la Santé et de la Prévention : info.gouv.fr – 5 000 Maisons France Santé d’ici 2027
-
sante.gouv.fr – dossier « accès aux soins »
-
Assurance Maladie – dispositifs de coordination territoriale (CPTS, MSP)
Le thermalisme, une médecine naturelle encadrée
Les cures thermales, plaisir ou nécessité ? La cure thermale est un traitement médical prescrit par un professionnel de santé et effectué dans une station thermale agréée par le ministère de la Santé. Reconnue depuis plus de deux siècles pour ses effets thérapeutiques, elle utilise les propriétés minérales et thermales de l’eau pour soulager certaines affections chroniques.
Loin d’une simple parenthèse bien-être, elle s’inscrit dans une démarche de soin encadrée, complémentaire à la médecine classique. En France, environ 500 000 curistes y participent chaque année, répartis dans plus de 80 stations thermales agréées.
Pour qui les cures thermales sont-elles recommandées ?
Les cures thermales concernent principalement des maladies chroniques stabilisées. L’Assurance Maladie reconnaît 13 orientations thérapeutiques, correspondant à des domaines médicaux précis :
- Rhumatologie et traumatologie (arthrose, lombalgie, polyarthrite, suites de fracture) ;
- Phlébologie (insuffisance veineuse, jambes lourdes) ;
- Voies respiratoires et ORL (asthme, sinusite chronique) ;
- Dermatologie (eczéma, psoriasis, cicatrices) ;
- Troubles digestifs et métaboliques (syndrome du côlon irritable, surpoids) ;
- Affections urinaires (cystites récidivantes, calculs) ;
- Gynécologie, neurologie, troubles du développement de l’enfant, ou encore anxiété légère et troubles du sommeil.
Chaque orientation correspond à une station spécifique : par exemple, Dax pour les rhumatismes, La Bourboule pour la peau, Aix-les-Bains pour les voies respiratoires, ou Vichy pour la digestion.
Comment se déroule une cure thermale ?
Une cure thermale dure en moyenne 18 jours consécutifs de soins, soit 3 semaines. Elle commence toujours par une consultation médicale d’entrée avec un médecin thermal. Ce dernier définit un programme de soins individualisé en fonction de la pathologie et de l’état général du patient.
Les soins sont exclusivement réalisés à base d’eau thermale naturelle, parfois complétée de boues, de vapeurs ou de gaz thermaux. Parmi les traitements les plus courants :
- bains bouillonnants ou hydromassants,
- douches à jet ou à affusion,
- applications de boue chaude,
- inhalations et irrigations,
- massages sous l’eau,
- exercices de mobilisation ou de kinésithérapie.
Chaque journée de cure comprend 4 à 6 soins, répartis sur une demi-journée, laissant le reste du temps libre au repos ou aux activités physiques légères.
Les cures : des effets prouvés sur la santé
Si les bienfaits du thermalisme sont connus depuis l’Antiquité, ils font aujourd’hui l’objet d’un encadrement scientifique strict. Des études menées par le Conseil National des Exploitants Thermaux (CNETh) et des hôpitaux publics ont démontré des effets mesurables :
- diminution durable des douleurs articulaires,
- amélioration de la mobilité et de la qualité de vie,
- réduction de la consommation d’anti-inflammatoires,
- effet bénéfique sur le stress et le sommeil.
Les cures thermales ne remplacent pas un traitement médical, mais elles constituent un complément efficace, souvent utilisé en prévention des rechutes.
Les aspects psychologiques et sociaux
Au-delà des soins, une cure thermale favorise une pause bénéfique dans un environnement apaisant. Le cadre naturel, le temps consacré à soi et les échanges entre curistes participent au bien-être général.
Les stations développent aussi des programmes d’éducation thérapeutique : ateliers sur la nutrition, gestion du stress, activité physique adaptée, ou encore conférences santé. Ces dispositifs encouragent le changement de mode de vie et l’autonomie des patients chroniques.
Formalités et remboursement
Pour bénéficier d’une prise en charge, il faut :
- obtenir une prescription médicale (médecin traitant ou spécialiste) ;
- remplir le formulaire officiel de demande de prise en charge (cerfa n°11139*02) ;
- choisir une station thermale agréée correspondant à l’affection traitée.
L’Assurance Maladie rembourse :
- 65 % du tarif conventionné des soins thermaux,
- et, sous conditions de ressources, les frais de transport et d’hébergement.
Certaines mutuelles couvrent le reste à charge ou proposent des forfaits spécifiques “cure thermale”.
Pour plus de précisions sur les démarches, consultez le guide des cures thermales sur IndexSanté.fr.
Où faire sa cure thermale ?
La France possède un réseau dense de stations thermales, réparties entre montagne, littoral et campagne.
Quelques exemples emblématiques :
- Dax (Landes) : première station thermale française, spécialisée en rhumatologie ;
- Bagnoles-de-l’Orne (Normandie) : réputée pour la phlébologie et la gynécologie ;
- Vichy (Allier) : référence pour les affections digestives et métaboliques ;
- La Bourboule (Puy-de-Dôme) : orientation dermatologique et pédiatrique ;
- Aix-les-Bains (Savoie) : soins respiratoires et traumatologie.
Mais cette liste n’est pas exhaustive, retrouvez la liste complète des établissements thermaux sur IndexSanté.fr.
Après la cure : un suivi prolongé
À la fin du séjour, un bilan médical de sortie permet d’évaluer les progrès réalisés. Le compte rendu est transmis au médecin traitant afin d’assurer la continuité des soins.
Les effets bénéfiques se prolongent souvent plusieurs mois après la cure, notamment lorsqu’ils sont associés à une activité physique régulière et une hygiène de vie adaptée.
Certains patients choisissent de renouveler leur cure chaque année, dans le cadre d’un suivi de longue durée. Ce rythme est d’ailleurs encouragé pour certaines pathologies chroniques comme l’arthrose ou la bronchite chronique.
Cures thermales et séjours de bien-être : ne pas confondre
Il existe une différence importante entre cure thermale médicale (prescrite et remboursée) et séjour thermal de bien-être (libre, non encadré). Les deux utilisent les mêmes installations, mais les seconds n’ont aucune valeur thérapeutique officielle.
Avant toute réservation, il est donc essentiel de vérifier que la station est agréée par le ministère de la Santé et que les soins prescrits correspondent à une orientation reconnue.
Sources officielles :
- Assurance Maladie – ameli.fr
- Ministère de la Santé et de la Prévention
- Conseil National des Exploitants Thermaux (CNETh)
- Fédération Thermale et Climatique Française (FTCF)
La cataracte est une affection oculaire courante liée au vieillissement du cristallin. Elle touche près d’une personne sur deux après 65 ans. Progressivement, la lentille naturelle de l’œil devient opaque, entraînant une baisse de la vision. Bien que gênante, cette maladie reste curable grâce à une intervention chirurgicale simple et efficace.
Comment reconnaître une cataracte ?
La cataracte s’installe lentement. Ses symptômes typiques sont :
- une vision floue ou voilée, comme à travers une vitre sale ;
- une sensibilité accrue à la lumière (photophobie) ;
- une altération des couleurs, perçues plus ternes ;
- une gêne à la lecture ou à la conduite de nuit.
Si ces signes apparaissent, il est conseillé de consulter un ophtalmologiste. L’examen repose sur l’observation du cristallin à l’aide d’une lampe à fente.
Les causes principales de la cataracte
La cause la plus fréquente est l’âge. Le cristallin perd naturellement sa transparence avec le temps. D’autres facteurs favorisent son apparition :
- le diabète,
- la prise prolongée de corticoïdes,
- le tabagisme,
- les traumatismes oculaires,
- ou encore l’exposition excessive aux UV.
Dans de rares cas, la cataracte peut être congénitale.
Traitement de la cataracte : la chirurgie du cristallin
Il n’existe aucun traitement médical capable de restaurer la transparence du cristallin. Le seul recours est la chirurgie, généralement pratiquée en ambulatoire.
L’intervention consiste à retirer le cristallin opacifié et à le remplacer par un implant artificiel transparent. Elle dure environ 20 minutes par œil, sous anesthésie locale.
La récupération visuelle est rapide : la plupart des patients retrouvent une vision nette en quelques jours. Dans certains cas, des implants multifocaux permettent même de corriger la presbytie ou l’astigmatisme.
Suivi post-opératoire et précautions
Après l’opération, des collyres anti-inflammatoires sont prescrits pendant quelques semaines. Le patient doit éviter les efforts physiques, les frottements oculaires et la poussière. Un contrôle ophtalmologique est prévu entre 4 et 6 semaines après la chirurgie.
Les résultats sont excellents : plus de 95 % des patients retrouvent une vision satisfaisante.
Où se faire soigner ?
Les interventions se pratiquent dans des cliniques ophtalmologiques, des hôpitaux publics ou des centres de chirurgie ambulatoire.
Prévention et dépistage précoce
Même si la cataracte ne peut être évitée totalement, certaines mesures retardent son apparition :
- protéger les yeux du soleil (lunettes filtrantes UV) ;
- adopter une alimentation riche en antioxydants (vitamines C et E) ;
- arrêter le tabac ;
- surveiller les pathologies chroniques comme le diabète.
La cataracte n’est pas une fatalité. N’hésitez pas à contacter votre médecin traitant et à en parler avec lui. Il existe des solutions.
Sources officielles :
Le 9 juillet 2025, s’est tenue la première Conférence nationale de l’autonomie (CNA), instaurée par la loi « Bien vieillir » d’avril 2024. Ce rendez-vous annuel, désormais inscrit dans le Code de l’action sociale et des familles (article L. 233-1 A), marque une étape structurante dans la gouvernance publique du vieillissement et de la prévention de la perte d’autonomie.
Organisée avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et du Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, la conférence a réuni l’ensemble des acteurs concernés : représentants de l’État, collectivités locales, associations, professionnels de santé et du médico-social, partenaires sociaux, ainsi que des représentants des personnes âgées et de leurs aidants.
Une réponse à un défi démographique majeur
La France fait face à un défi démographique inédit : d’ici 2030, un habitant sur trois aura plus de 60 ans. Déjà aujourd’hui, près de 1,5 million de personnes âgées vivent avec une perte d’autonomie (GIR 1 à 4). Selon les estimations de la Banque des Territoires, près de 40 % des situations de dépendance pourraient être évitées ou retardées grâce à des actions de prévention adaptées.
Cette réalité impose de repenser les politiques publiques. Comme l’a rappelé Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Solidarités et des Personnes âgées, « la prévention devient une priorité nationale. Elle doit irriguer tous les territoires et s’adresser à tous les publics ».
Les missions de la CNA
La Conférence nationale de l’autonomie n’est pas un simple événement symbolique : elle constitue une instance nationale de pilotage et de coordination de la politique de prévention de la perte d’autonomie. Ses missions principales sont :
- Définir les grandes orientations nationales en matière de prévention.
- Fixer des indicateurs et objectifs de résultats pour mesurer l’impact des politiques menées.
- Mobiliser et coordonner les acteurs institutionnels, territoriaux et associatifs.
- Partager les ressources probantes identifiées par la CNSA et encourager leur diffusion.
La CNA a aussi pour ambition de consolider un cadre collectif de suivi et d’évaluation, garantissant la cohérence des actions menées sur l’ensemble du territoire.
Une ambition collective
Lors de cette première édition, les débats ont insisté sur la nécessité de bâtir une stratégie nationale de prévention couvrant l’ensemble du parcours de vie. Plusieurs thématiques clés ont été abordées :
- La santé au quotidien : nutrition, activité physique, dépistage précoce.
- L’adaptation de l’habitat pour permettre le maintien à domicile le plus longtemps possible.
- La lutte contre l’isolement social, qui reste l’un des principaux facteurs aggravants de la perte d’autonomie.
- Le rôle des aidants familiaux, qui doivent bénéficier d’un soutien renforcé.
La ministre a également souligné l’importance d’une approche différenciée, tenant compte des spécificités des territoires et des publics : zones rurales, quartiers urbains, seniors modestes, personnes âgées en situation de handicap.
Une gouvernance partagée
La CNA se distingue par sa composition pluraliste. Aux côtés de l’État et de la CNSA, on retrouve les conseils départementaux (chefs de file de l’action sociale), les agences régionales de santé, les associations représentatives des personnes âgées, les partenaires sociaux, mais aussi les professionnels du secteur médico-social.
Cette gouvernance élargie vise à créer une culture commune de la prévention et à faire émerger des solutions adaptées, coconstruites avec les premiers concernés. Comme l’a rappelé la Fédération hospitalière de France (FHF), l’enjeu est de « sortir d’une logique de gestion de crise pour entrer dans une logique d’anticipation et de planification ».
Des moyens et des perspectives
L’installation de la CNA s’accompagne de la mobilisation de financements dédiés à la prévention. La CNSA jouera un rôle central dans la répartition et l’évaluation de ces crédits, afin de garantir une meilleure efficacité des actions locales.
Parmi les premières pistes concrètes évoquées figurent :
- La création de programmes territoriaux de prévention coordonnés par les départements.
- Le déploiement d’outils numériques pour le suivi des parcours des seniors.
- La généralisation de formations en gérontologie pour les professionnels de santé et du social.
- Le développement de campagnes nationales de sensibilisation pour encourager des comportements favorables au bien vieillir.
Une étape structurante
Cette première édition de la Conférence nationale de l’autonomie n’est qu’un point de départ. Conformément à la loi, elle se tiendra désormais chaque année, permettant d’évaluer les progrès accomplis et d’ajuster les politiques.
Pour les seniors et leurs familles, la CNA représente une nouvelle garantie de visibilité et de continuité : leurs besoins et leurs voix sont désormais intégrés au plus haut niveau de la décision publique.
En installant la Conférence nationale de l’autonomie, la France se dote d’un outil inédit pour relever le défi du vieillissement. Au-delà des annonces, cette instance traduit une volonté claire : passer d’une logique curative à une logique préventive, anticiper plutôt que subir, et faire de la prévention de la perte d’autonomie une priorité nationale.
Ce nouveau jalon illustre une ambition collective : permettre aux seniors de vivre plus longtemps, mais surtout de mieux vieillir, en autonomie, en dignité et en lien avec la société.
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Sources officielles
- Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles
- Lancement de la Conférence nationale de l’autonomie – communiqué officiel, 8 juillet 2025.
- Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA)
- Conférence nationale de l’autonomie : une ambition collective pour consolider la prévention de la perte d’autonomie – actualité du 10 juillet 2025.
- Fédération hospitalière de France (FHF)
- Lancement de la Conférence nationale de l’autonomie – analyse et rappel du cadre juridique, 12 août 2025.
- Banque des Territoires (Caisse des Dépôts)
- Instance nationale de la prévention de la perte d’autonomie : la Conférence nationale de l’autonomie installée – article institutionnel, juillet 2025.
- Sénat – Législation
- Article L. 233-1 A du Code de l’action sociale et des familles – texte de loi instaurant la Conférence nationale de l’autonomie (loi « Bien vieillir » d’avril 2024).
Le Gouvernement français, en partenariat avec l’Alliance pour la Santé Mentale, a lancé la première charte d’engagement pour la santé mentale au travail, à l’occasion de la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF), le 28 août 2025. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Grande Cause nationale 2025 – “Parlons santé mentale !”, portée par le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
L’objectif est clair : inviter les dirigeants d’entreprises, quels que soient leur taille ou secteur d’activité, à intégrer activement la santé mentale dans leur stratégie sociale, managériale et économique, afin d’en faire un levier de performance durable et de bien-être collectif.
Santé mentale au travail : pourquoi une charte aujourd’hui ?
La création de cette charte répond à un constat social et professionnel urgent : la santé mentale est devenue un enjeu majeur, avec un salarié sur quatre en France déclarant souffrir de difficultés psychologiques, et les troubles psychologiques représentant désormais la première cause des arrêts maladie de longue durée.
Agir en faveur de la santé mentale au travail, ce n’est pas seulement une exigence juridique — l’employeur ayant l’obligation de protéger la santé physique et mentale de ses salariés selon l’article L4121-1 du Code du travail — mais aussi une opportunité stratégique : amélioration du bien-être des salariés, réduction de l’absentéisme, fidélisation des talents, performance globale accrue.
Les quatre axes d’engagement de la charte
La charte structure son engagement autour de quatre axes concrets :
- Sensibiliser et informer — Démystifier la santé mentale, encourager sa prise en considération comme un enjeu individuel et collectif.
- Favoriser le dialogue — Établir un cadre pour échanger sur la prévention, l’organisation du travail et la qualité de vie au quotidien.
- Améliorer les conditions de travail — Adapter les pratiques aux publics spécifiques (jeunes entrants, aidants familiaux, travailleurs en situation de handicap, seniors…), renforcer les démarches QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail), former les managers.
- Accompagner individuellement — Déployer des actions concrètes, formations, outils de prévention (ex. secourisme en santé mentale), soutien ciblé pour chaque salarié selon ses besoins.
Modalités de signature et perspectives
Les entreprises peuvent déjà signer la charte, avec un rendez-vous symbolique fixé au 20 novembre 2025, lors de l’événement « Cap pour la santé mentale » à Paris, coorganisé par l’Alliance pour la Santé Mentale, la Fondation Falret et la Fédération Santé Mentale France. Cet événement marquera le recueil officiel des premières signatures.
L’engagement est prévu pour une durée de trois ans, laissant aux signataires le temps de mettre en œuvre les actions déclinées dans la charte.
Retour institutionnel et acteurs mobilisés
Lors du lancement, l’Alliance pour la Santé Mentale et le Gouvernement étaient représentés par plusieurs figures clés :
- Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du Travail et de l’Emploi)
- Yannick Neuder (ministre de la Santé et de l’Accès aux soins)
- Michel Barnier, ancien Premier ministre, acteur de la Grande Cause nationale 2025
- Camy Puech (fondateur de Qualisocial) et Claire Le Roy-Hatala (sociologue des organisations), co-présidents du groupe ayant élaboré la Charte Ils ont animé une table ronde intitulée « Santé mentale : un levier de performance durable » lors de la REF.
Enjeux et retombées attendues
La charte incarne une démarche volontariste à trois niveaux :
- Préventif : encourager la mise en place de mesures concrètes pour prévenir la souffrance psychique au travail.
- Culturel : briser les tabous autour de la santé mentale pour la rendre légitime dans l’entreprise.
- Stratégique : intégrer la santé mentale comme un facteur de performance, de résilience organisationnelle et d’attractivité.
Elle s’inscrit aussi dans une logique de politique publique coordonnée, soutenue par la Grande Cause nationale 2025
En lançant cette première charte d’engagement pour la santé mentale au travail, le Gouvernement et l’Alliance pour la Santé Mentale marquent un tournant significatif. Au-delà des obligations légales, ce texte propose un véritable cadre structuré – en quatre axes, sur trois ans – pour engager les entreprises dans une démarche durable et collective de prévention, de soutien et de performance. Le rendez-vous du 20 novembre 2025 constituera une étape concrète de cette mobilisation nationale.
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Pour trouver l’établissement de santé mentale près de Lille.
Pour trouver l’établissement de santé mentale près de Clermont-Ferrand.
Sources :
Gouvernement français – info.gouv.fr
- Le Gouvernement lance la première charte pour la santé mentale au travail
- Grande Cause nationale 2025 : “Parlons santé mentale !”
Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités – travail-emploi.gouv.fr
- Santé mentale au travail : une charte d’engagement portée par l’Alliance pour la santé mentale
- La santé mentale, Grande Cause nationale 2025
Alliance pour la Santé Mentale
La maladie de Parkinson est une affection neurologique chronique qui touche aujourd’hui plus de 10 millions de personnes dans le monde, dont environ 270 000 en France. Encore trop souvent mal connue, cette pathologie affecte profondément le quotidien des patients et de leurs proches. Entre les avancées médicales, les défis du diagnostic, la gestion des symptômes et les espoirs de traitements futurs, Parkinson soulève de nombreuses questions. Dans cet article, nous faisons le point sur cette maladie complexe, ses causes, ses manifestations, ses traitements, et l’accompagnement nécessaire à une meilleure qualité de vie.
Parkinson : une maladie neurodégénérative progressive
La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative qui évolue lentement dans le temps. Elle est causée par la dégénérescence progressive de certaines cellules nerveuses situées dans une région du cerveau appelée la substance noire. Ces cellules sont responsables de la production de dopamine, un neurotransmetteur essentiel au contrôle des mouvements.
Lorsque ces cellules disparaissent, la dopamine devient insuffisante, ce qui perturbe la transmission des messages entre les neurones et engendre les symptômes moteurs typiques de la maladie. Si les causes précises de cette dégénérescence ne sont pas encore totalement élucidées, on sait qu’elles sont multifactorielles : des facteurs génétiques, environnementaux, toxiques ou liés au vieillissement sont impliqués.
Des symptômes variés, moteurs et non moteurs
La maladie de Parkinson est souvent associée à ses symptômes moteurs emblématiques :
- Le tremblement au repos, souvent asymétrique et discret au début.
- La rigidité musculaire, qui limite les mouvements et peut être douloureuse.
- La lenteur des mouvements (bradykinésie), qui rend les gestes du quotidien plus difficiles.
- Des troubles de l’équilibre et de la posture, notamment aux stades avancés.
Mais la maladie ne se limite pas à ces aspects visibles. Les symptômes non moteurs sont nombreux, parfois même présents avant les premiers signes moteurs :
- Troubles du sommeil, fatigue chronique.
- Constipation, troubles urinaires.
- Anxiété, dépression, apathie.
- Troubles cognitifs, perte d’odorat (anosmie).
- Hypersalivation, douleurs inexpliquées.
C’est cette complexité symptomatique qui rend parfois le diagnostic difficile. Il n’existe pas encore de test biologique spécifique : le diagnostic repose sur l’observation clinique et l’évolution des symptômes dans le temps.
Parkinson : un impact fort sur la vie quotidienne
La maladie de Parkinson bouleverse le quotidien des personnes atteintes et de leur entourage. Geste après geste, mot après mot, elle érode certaines capacités motrices et cognitives, ce qui engendre une perte d’autonomie progressive. Les activités les plus simples – se lever, manger, s’habiller, écrire – deviennent des défis.
Les fluctuations motrices, appelées phénomènes « on-off », marquent aussi la journée des patients : certaines périodes permettent une relative liberté de mouvement, tandis que d’autres voient la raideur et la lenteur dominer. Ces fluctuations, souvent imprévisibles, peuvent générer une grande frustration.
La maladie a également un retentissement psychologique important : isolement social, perte de confiance, anxiété de l’avenir. L’accompagnement psychologique est donc une composante essentielle de la prise en charge globale.
Des traitements symptomatiques, mais pas curatifs
À ce jour, aucun traitement ne permet de guérir la maladie de Parkinson ni d’arrêter sa progression. Cependant, plusieurs options permettent de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie :
- Traitement médicamenteux :
- Le plus utilisé est la L-Dopa (ou lévodopa), un précurseur de la dopamine. Il permet de compenser la perte dopaminergique mais peut entraîner à long terme des effets secondaires (dyskinésies, fluctuations).
- D’autres traitements existent : agonistes dopaminergiques, inhibiteurs de la COMT ou de la MAO-B.
- Stimulation cérébrale profonde (DBS) :
- Cette intervention chirurgicale consiste à implanter des électrodes dans certaines zones du cerveau pour réguler les circuits moteurs. Elle ne convient pas à tous les patients mais peut offrir des résultats spectaculaires.
- Rééducation :
- La kinésithérapie, l’orthophonie et l’ergothérapie sont des alliés précieux pour maintenir l’autonomie.
- La musicothérapie, la danse ou le chant sont également recommandés pour stimuler le corps et l’esprit.
Des avancées scientifiques et de nouveaux espoirs
La recherche sur Parkinson est particulièrement dynamique. Plusieurs pistes sont actuellement explorées :
- La neuroprotection : retarder ou stopper la mort des neurones dopaminergiques.
- La thérapie génique, qui vise à insérer dans les neurones des gènes correcteurs.
- Les cellules souches, pour régénérer les neurones endommagés.
- La stimulation transcrânienne, une technique non invasive prometteuse.
De plus, les biomarqueurs sont en cours de développement pour affiner le diagnostic précoce, et les outils numériques (bracelets connectés, applis) aident à mieux suivre les symptômes au quotidien.
L’importance de l’accompagnement humain
Vivre avec Parkinson nécessite bien plus qu’un traitement médical. C’est tout un écosystème d’accompagnement qu’il faut construire autour du patient :
- Des équipes pluridisciplinaires (neurologue, psychologue, kiné, orthophoniste, etc.).
- Un soutien familial et social, essentiel pour lutter contre l’isolement.
- Des associations de patients, comme France Parkinson, qui proposent écoute, ateliers, conseils et événements pour sensibiliser et rompre la solitude.
Trouvez ici l’établissement de soins le plus adapté et proche de chez vous.
La maladie de Parkinson est un combat du quotidien, souvent invisible, parfois incompris. Elle nécessite une approche globale, mêlant médecine, accompagnement, adaptation et espoir. Si elle ne se guérit pas encore, elle peut aujourd’hui se vivre avec dignité, courage et solidarité. Et demain, peut-être, grâce à la recherche, se soignera-t-elle mieux, plus tôt, voire totalement.
Sources
- France Parkinson – Association de patients
https://www.franceparkinson.fr - INSERM – Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
https://www.inserm.fr - Fondation Parkinson
https://www.fondation-parkinson.org - HAS – Haute Autorité de Santé
Recommandations de bonnes pratiques, fiches sur le diagnostic et le traitement
https://www.has-sante.fr - OMS – Organisation mondiale de la santé
Rapport 2022 sur le vieillissement et les maladies neurodégénératives
https://www.who.int
Les seniors et Internet : une révolution douce mais essentielle
Longtemps considérés comme exclus de la révolution numérique, les seniors s’imposent aujourd’hui comme une population de plus en plus connectée. Si les jeunes générations sont nées avec un smartphone à la main, leurs aînés ont dû apprivoiser Internet, parfois tardivement, souvent avec prudence, mais toujours avec la volonté de rester dans le coup. Dans un monde où les démarches administratives, les liens sociaux et l’accès à l’information passent désormais presque exclusivement par le numérique, leur inclusion devient un enjeu fondamental. Alors, où en sont les seniors avec Internet ? Que font-ils en ligne ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Et comment accompagner cette transition numérique pour qu’elle soit bénéfique à tous ?
Une progression lente mais réelle de la connectivité
Il y a quelques années encore, le cliché du « papy qui ne comprend rien à l’informatique » avait la peau dure. Pourtant, les statistiques prouvent une évolution significative. Selon une étude menée par l’INSEE et d’autres instituts européens, plus de 75 % des Français de plus de 60 ans utilisent régulièrement Internet en 2025, contre moins de 50 % dix ans plus tôt. Parmi les 60-69 ans, l’usage d’Internet est quasi généralisé, tandis que chez les plus de 70 ans, la courbe progresse fortement chaque année.
L’équipement aussi s’est démocratisé. Tablettes tactiles, smartphones, ordinateurs portables… Les seniors sont de mieux en mieux équipés. La crise sanitaire de la COVID-19 a joué un rôle de catalyseur : pour garder le lien avec leurs proches, suivre des cours en ligne ou effectuer des démarches à distance, nombre de retraités se sont mis en quête de solutions numériques. Aidés par leurs enfants ou petits-enfants, beaucoup ont franchi le pas.
Des usages variés et utiles
Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les seniors ne se contentent pas de consulter la météo ou de lire leurs e-mails. Leurs usages sont de plus en plus diversifiés.
- Communication : le premier usage reste le lien avec les proches, via les messageries (WhatsApp, Messenger), les appels vidéo (Skype, Zoom, FaceTime), ou les réseaux sociaux (notamment Facebook, largement utilisé par les plus de 60 ans).
- Information : nombreux sont ceux qui consultent la presse en ligne, suivent l’actualité, regardent des documentaires sur YouTube ou écoutent des podcasts. Loin de l’image passive, ils sont parfois plus assidus que les jeunes.
- Démarches administratives : paiement des impôts, renouvellement de carte grise, prise de rendez-vous médicaux… Internet devient un outil essentiel pour gérer les affaires du quotidien. Certaines démarches, désormais exclusivement en ligne, les poussent à se familiariser avec les plateformes publiques.
- Loisirs et culture : visionnage de films et séries en streaming, visites virtuelles de musées, jeux en ligne, musique à la demande… Internet est aussi une source d’évasion pour les seniors.
- Achats en ligne : même si une part importante reste méfiante, la commande de produits, de vêtements ou de courses alimentaires en ligne progresse, notamment grâce à des interfaces simplifiées.
Les freins : entre appréhension et fracture numérique
Si les progrès sont nets, tout n’est pas encore gagné. Certains freins subsistent et contribuent à maintenir une forme de fracture numérique générationnelle.
- L’appréhension technologique : la peur de faire une erreur, de bloquer l’appareil ou de se faire pirater freine l’usage de nombreux seniors. Cette anxiété numérique est alimentée par le manque de formation, mais aussi par des interfaces peu intuitives.
- L’accessibilité : la vue qui baisse, la motricité plus lente, la compréhension parfois altérée par l’âge peuvent rendre difficile l’usage d’écrans ou de petites icônes. Or, peu de sites ou d’applications sont réellement pensés pour les personnes âgées.
- La sécurité : les seniors sont souvent les cibles privilégiées des arnaques en ligne (phishing, faux services, hameçonnage bancaire…). La peur de se faire avoir est donc un frein bien réel, souvent justifié.
- La fracture géographique et sociale : en zone rurale, la couverture Internet n’est pas toujours optimale. Et certains retraités à faibles revenus n’ont pas les moyens de s’équiper correctement.
Une inclusion numérique à encourager
Face à ces défis, des initiatives fleurissent un peu partout pour favoriser l’inclusion numérique des personnes âgées.
Des ateliers sont proposés dans les médiathèques, les maisons de retraite, les mairies, ou même à domicile, pour apprendre les bases de l’informatique et d’Internet. Certaines associations comme Emmaüs Connect ou Les Petits Frères des Pauvres ont mis en place des programmes d’accompagnement personnalisés.
Les acteurs du numérique ont également un rôle à jouer. Simplifier les interfaces, adapter les contenus, proposer des supports avec des caractères lisibles, rendre les tutoriels accessibles sont autant de leviers pour favoriser une navigation autonome et sécurisée.
Enfin, les aidants numériques, qu’ils soient professionnels, bénévoles ou membres de la famille, jouent un rôle clé dans cette transition. La patience, la bienveillance et le temps sont des ingrédients essentiels pour bâtir une relation positive entre seniors et technologie.
Dans les établissements spécialisés pour les seniors (EHPAD ou maisons de retraite, centres de jour…), la question est primordiale pour offrir aux résidents une ouverture vers le monde.
Des bénéfices multiples et durables pour les seniors
Au-delà de l’aspect pratique, le numérique peut être un vecteur de lien social, de stimulation cognitive et d’autonomie pour les personnes âgées. Il permet de sortir de l’isolement, de continuer à apprendre, à s’ouvrir au monde, à créer, à partager.
Pour certains, il devient même un outil d’expression. De plus en plus de seniors tiennent des blogs, publient sur les réseaux sociaux, ou rejoignent des communautés en ligne. Les « silver influenceurs » se multiplient et redéfinissent les contours de la vieillesse connectée.
Enfin, dans une société vieillissante, où les plus de 65 ans représentent bientôt un quart de la population française, inclure les seniors dans la transition numérique n’est pas une option, mais une nécessité. Il en va de leur dignité, de leur liberté et de leur rôle dans la société.
Les seniors et Internet, c’est une histoire encore en cours d’écriture. Une histoire faite d’apprentissages, d’hésitations, de découvertes et de petites victoires. Loin d’être figée, la relation entre les aînés et le numérique évolue chaque jour. À nous, en tant que société, d’accompagner ce mouvement, non pas dans une logique de rattrapage, mais dans une dynamique d’inclusion, d’écoute et de partage. Car vieillir ne signifie pas décrocher : c’est parfois, au contraire, l’occasion de se reconnecter. À Internet, aux autres, et à soi.
Sources :
- INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques)
- Données sur l’usage d’Internet selon les tranches d’âge.
- Derniers rapports sur l’équipement numérique des ménages.
- Site : https://www.insee.fr
- ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse)
- Site : https://www.arcep.fr
- CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie)
- Enquête annuelle « La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française ».
- Site : https://www.credoc.fr
- Eurostat – Digital Economy and Society Statistics
- Emmaüs Connect
- Site : https://emmaus-connect.org
- Les Petits Frères des Pauvres
- WeTechCare
- Site : https://www.wetechcare.org
- France Num – Initiative gouvernementale pour la transformation numérique.
- Fondation Médéric Alzheimer –