Le 9 juillet 2025, s’est tenue la première Conférence nationale de l’autonomie (CNA), instaurée par la loi « Bien vieillir » d’avril 2024. Ce rendez-vous annuel, désormais inscrit dans le Code de l’action sociale et des familles (article L. 233-1 A), marque une étape structurante dans la gouvernance publique du vieillissement et de la prévention de la perte d’autonomie.

Organisée avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) et du Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, la conférence a réuni l’ensemble des acteurs concernés : représentants de l’État, collectivités locales, associations, professionnels de santé et du médico-social, partenaires sociaux, ainsi que des représentants des personnes âgées et de leurs aidants.

 

Une réponse à un défi démographique majeur

La France fait face à un défi démographique inédit : d’ici 2030, un habitant sur trois aura plus de 60 ans. Déjà aujourd’hui, près de 1,5 million de personnes âgées vivent avec une perte d’autonomie (GIR 1 à 4). Selon les estimations de la Banque des Territoires, près de 40 % des situations de dépendance pourraient être évitées ou retardées grâce à des actions de prévention adaptées.

Cette réalité impose de repenser les politiques publiques. Comme l’a rappelé Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée des Solidarités et des Personnes âgées, « la prévention devient une priorité nationale. Elle doit irriguer tous les territoires et s’adresser à tous les publics ».

 

Les missions de la CNA

La Conférence nationale de l’autonomie n’est pas un simple événement symbolique : elle constitue une instance nationale de pilotage et de coordination de la politique de prévention de la perte d’autonomie. Ses missions principales sont :

  • Définir les grandes orientations nationales en matière de prévention.
  • Fixer des indicateurs et objectifs de résultats pour mesurer l’impact des politiques menées.
  • Mobiliser et coordonner les acteurs institutionnels, territoriaux et associatifs.
  • Partager les ressources probantes identifiées par la CNSA et encourager leur diffusion.

La CNA a aussi pour ambition de consolider un cadre collectif de suivi et d’évaluation, garantissant la cohérence des actions menées sur l’ensemble du territoire.

 

Une ambition collective

Lors de cette première édition, les débats ont insisté sur la nécessité de bâtir une stratégie nationale de prévention couvrant l’ensemble du parcours de vie. Plusieurs thématiques clés ont été abordées :

  • La santé au quotidien : nutrition, activité physique, dépistage précoce.
  • L’adaptation de l’habitat pour permettre le maintien à domicile le plus longtemps possible.
  • La lutte contre l’isolement social, qui reste l’un des principaux facteurs aggravants de la perte d’autonomie.
  • Le rôle des aidants familiaux, qui doivent bénéficier d’un soutien renforcé.

La ministre a également souligné l’importance d’une approche différenciée, tenant compte des spécificités des territoires et des publics : zones rurales, quartiers urbains, seniors modestes, personnes âgées en situation de handicap.

 

Une gouvernance partagée

La CNA se distingue par sa composition pluraliste. Aux côtés de l’État et de la CNSA, on retrouve les conseils départementaux (chefs de file de l’action sociale), les agences régionales de santé, les associations représentatives des personnes âgées, les partenaires sociaux, mais aussi les professionnels du secteur médico-social.

Cette gouvernance élargie vise à créer une culture commune de la prévention et à faire émerger des solutions adaptées, coconstruites avec les premiers concernés. Comme l’a rappelé la Fédération hospitalière de France (FHF), l’enjeu est de « sortir d’une logique de gestion de crise pour entrer dans une logique d’anticipation et de planification ».

Des moyens et des perspectives

L’installation de la CNA s’accompagne de la mobilisation de financements dédiés à la prévention. La CNSA jouera un rôle central dans la répartition et l’évaluation de ces crédits, afin de garantir une meilleure efficacité des actions locales.

Parmi les premières pistes concrètes évoquées figurent :

  • La création de programmes territoriaux de prévention coordonnés par les départements.
  • Le déploiement d’outils numériques pour le suivi des parcours des seniors.
  • La généralisation de formations en gérontologie pour les professionnels de santé et du social.
  • Le développement de campagnes nationales de sensibilisation pour encourager des comportements favorables au bien vieillir.

 

Une étape structurante

Cette première édition de la Conférence nationale de l’autonomie n’est qu’un point de départ. Conformément à la loi, elle se tiendra désormais chaque année, permettant d’évaluer les progrès accomplis et d’ajuster les politiques.

Pour les seniors et leurs familles, la CNA représente une nouvelle garantie de visibilité et de continuité : leurs besoins et leurs voix sont désormais intégrés au plus haut niveau de la décision publique.

En installant la Conférence nationale de l’autonomie, la France se dote d’un outil inédit pour relever le défi du vieillissement. Au-delà des annonces, cette instance traduit une volonté claire : passer d’une logique curative à une logique préventive, anticiper plutôt que subir, et faire de la prévention de la perte d’autonomie une priorité nationale.

Ce nouveau jalon illustre une ambition collective : permettre aux seniors de vivre plus longtemps, mais surtout de mieux vieillir, en autonomie, en dignité et en lien avec la société.

 

 

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Sources officielles

Le Gouvernement français, en partenariat avec l’Alliance pour la Santé Mentale, a lancé la première charte d’engagement pour la santé mentale au travail, à l’occasion de la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF), le 28 août 2025. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Grande Cause nationale 2025 – “Parlons santé mentale !”, portée par le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.

L’objectif est clair : inviter les dirigeants d’entreprises, quels que soient leur taille ou secteur d’activité, à intégrer activement la santé mentale dans leur stratégie sociale, managériale et économique, afin d’en faire un levier de performance durable et de bien-être collectif.

 

Santé mentale : pourquoi une charte aujourd’hui ?

La création de cette charte répond à un constat social et professionnel urgent : la santé mentale est devenue un enjeu majeur, avec un salarié sur quatre en France déclarant souffrir de difficultés psychologiques, et les troubles psychologiques représentant désormais la première cause des arrêts maladie de longue durée.

Agir en faveur de la santé mentale au travail, ce n’est pas seulement une exigence juridique — l’employeur ayant l’obligation de protéger la santé physique et mentale de ses salariés selon l’article L4121-1 du Code du travail — mais aussi une opportunité stratégique : amélioration du bien-être des salariés, réduction de l’absentéisme, fidélisation des talents, performance globale accrue.

 

Les quatre axes d’engagement de la charte

La charte structure son engagement autour de quatre axes concrets :

  1. Sensibiliser et informer — Démystifier la santé mentale, encourager sa prise en considération comme un enjeu individuel et collectif.
  2. Favoriser le dialogue — Établir un cadre pour échanger sur la prévention, l’organisation du travail et la qualité de vie au quotidien.
  3. Améliorer les conditions de travail — Adapter les pratiques aux publics spécifiques (jeunes entrants, aidants familiaux, travailleurs en situation de handicap, seniors…), renforcer les démarches QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail), former les managers.
  4. Accompagner individuellement — Déployer des actions concrètes, formations, outils de prévention (ex. secourisme en santé mentale), soutien ciblé pour chaque salarié selon ses besoins.

Modalités de signature et perspectives

Les entreprises peuvent déjà signer la charte, avec un rendez-vous symbolique fixé au 20 novembre 2025, lors de l’événement « Cap pour la santé mentale » à Paris, coorganisé par l’Alliance pour la Santé Mentale, la Fondation Falret et la Fédération Santé Mentale France. Cet événement marquera le recueil officiel des premières signatures.

L’engagement est prévu pour une durée de trois ans, laissant aux signataires le temps de mettre en œuvre les actions déclinées dans la charte.

Retour institutionnel et acteurs mobilisés

Lors du lancement, l’Alliance pour la Santé Mentale et le Gouvernement étaient représentés par plusieurs figures clés :

  • Astrid Panosyan-Bouvet (ministre du Travail et de l’Emploi)
  • Yannick Neuder (ministre de la Santé et de l’Accès aux soins)
  • Michel Barnier, ancien Premier ministre, acteur de la Grande Cause nationale 2025
  • Camy Puech (fondateur de Qualisocial) et Claire Le Roy-Hatala (sociologue des organisations), co-présidents du groupe ayant élaboré la Charte Ils ont animé une table ronde intitulée « Santé mentale : un levier de performance durable » lors de la REF.

 

Enjeux et retombées attendues

La charte incarne une démarche volontariste à trois niveaux :

  • Préventif : encourager la mise en place de mesures concrètes pour prévenir la souffrance psychique au travail.
  • Culturel : briser les tabous autour de la santé mentale pour la rendre légitime dans l’entreprise.
  • Stratégique : intégrer la santé mentale comme un facteur de performance, de résilience organisationnelle et d’attractivité.

Elle s’inscrit aussi dans une logique de politique publique coordonnée, soutenue par la Grande Cause nationale 2025

En lançant cette première charte d’engagement pour la santé mentale au travail, le Gouvernement et l’Alliance pour la Santé Mentale marquent un tournant significatif. Au-delà des obligations légales, ce texte propose un véritable cadre structuré – en quatre axes, sur trois ans – pour engager les entreprises dans une démarche durable et collective de prévention, de soutien et de performance. Le rendez-vous du 20 novembre 2025 constituera une étape concrète de cette mobilisation nationale.

 

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Sources :

Gouvernement français – info.gouv.fr

Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités – travail-emploi.gouv.fr

Alliance pour la Santé Mentale

 

La maladie de Parkinson est une affection neurologique chronique qui touche aujourd’hui plus de 10 millions de personnes dans le monde, dont environ 270 000 en France. Encore trop souvent mal connue, cette pathologie affecte profondément le quotidien des patients et de leurs proches. Entre les avancées médicales, les défis du diagnostic, la gestion des symptômes et les espoirs de traitements futurs, Parkinson soulève de nombreuses questions. Dans cet article, nous faisons le point sur cette maladie complexe, ses causes, ses manifestations, ses traitements, et l’accompagnement nécessaire à une meilleure qualité de vie.

 

Parkinson : une maladie neurodégénérative progressive

La maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative qui évolue lentement dans le temps. Elle est causée par la dégénérescence progressive de certaines cellules nerveuses situées dans une région du cerveau appelée la substance noire. Ces cellules sont responsables de la production de dopamine, un neurotransmetteur essentiel au contrôle des mouvements.

Lorsque ces cellules disparaissent, la dopamine devient insuffisante, ce qui perturbe la transmission des messages entre les neurones et engendre les symptômes moteurs typiques de la maladie. Si les causes précises de cette dégénérescence ne sont pas encore totalement élucidées, on sait qu’elles sont multifactorielles : des facteurs génétiques, environnementaux, toxiques ou liés au vieillissement sont impliqués.

 

Des symptômes variés, moteurs et non moteurs

La maladie de Parkinson est souvent associée à ses symptômes moteurs emblématiques :

  • Le tremblement au repos, souvent asymétrique et discret au début.
  • La rigidité musculaire, qui limite les mouvements et peut être douloureuse.
  • La lenteur des mouvements (bradykinésie), qui rend les gestes du quotidien plus difficiles.
  • Des troubles de l’équilibre et de la posture, notamment aux stades avancés.

Mais la maladie ne se limite pas à ces aspects visibles. Les symptômes non moteurs sont nombreux, parfois même présents avant les premiers signes moteurs :

  • Troubles du sommeil, fatigue chronique.
  • Constipation, troubles urinaires.
  • Anxiété, dépression, apathie.
  • Troubles cognitifs, perte d’odorat (anosmie).
  • Hypersalivation, douleurs inexpliquées.

C’est cette complexité symptomatique qui rend parfois le diagnostic difficile. Il n’existe pas encore de test biologique spécifique : le diagnostic repose sur l’observation clinique et l’évolution des symptômes dans le temps.

 

Parkinson : un impact fort sur la vie quotidienne

La maladie de Parkinson bouleverse le quotidien des personnes atteintes et de leur entourage. Geste après geste, mot après mot, elle érode certaines capacités motrices et cognitives, ce qui engendre une perte d’autonomie progressive. Les activités les plus simples – se lever, manger, s’habiller, écrire – deviennent des défis.

Les fluctuations motrices, appelées phénomènes « on-off », marquent aussi la journée des patients : certaines périodes permettent une relative liberté de mouvement, tandis que d’autres voient la raideur et la lenteur dominer. Ces fluctuations, souvent imprévisibles, peuvent générer une grande frustration.

La maladie a également un retentissement psychologique important : isolement social, perte de confiance, anxiété de l’avenir. L’accompagnement psychologique est donc une composante essentielle de la prise en charge globale.

 

Des traitements symptomatiques, mais pas curatifs

À ce jour, aucun traitement ne permet de guérir la maladie de Parkinson ni d’arrêter sa progression. Cependant, plusieurs options permettent de soulager les symptômes et d’améliorer la qualité de vie :

  1. Traitement médicamenteux :
    • Le plus utilisé est la L-Dopa (ou lévodopa), un précurseur de la dopamine. Il permet de compenser la perte dopaminergique mais peut entraîner à long terme des effets secondaires (dyskinésies, fluctuations).
    • D’autres traitements existent : agonistes dopaminergiques, inhibiteurs de la COMT ou de la MAO-B.
  2. Stimulation cérébrale profonde (DBS) :
    • Cette intervention chirurgicale consiste à implanter des électrodes dans certaines zones du cerveau pour réguler les circuits moteurs. Elle ne convient pas à tous les patients mais peut offrir des résultats spectaculaires.
  3. Rééducation :
    • La kinésithérapie, l’orthophonie et l’ergothérapie sont des alliés précieux pour maintenir l’autonomie.
    • La musicothérapie, la danse ou le chant sont également recommandés pour stimuler le corps et l’esprit.

 

Des avancées scientifiques et de nouveaux espoirs

La recherche sur Parkinson est particulièrement dynamique. Plusieurs pistes sont actuellement explorées :

  • La neuroprotection : retarder ou stopper la mort des neurones dopaminergiques.
  • La thérapie génique, qui vise à insérer dans les neurones des gènes correcteurs.
  • Les cellules souches, pour régénérer les neurones endommagés.
  • La stimulation transcrânienne, une technique non invasive prometteuse.

De plus, les biomarqueurs sont en cours de développement pour affiner le diagnostic précoce, et les outils numériques (bracelets connectés, applis) aident à mieux suivre les symptômes au quotidien.

 

L’importance de l’accompagnement humain

Vivre avec Parkinson nécessite bien plus qu’un traitement médical. C’est tout un écosystème d’accompagnement qu’il faut construire autour du patient :

  • Des équipes pluridisciplinaires (neurologue, psychologue, kiné, orthophoniste, etc.).
  • Un soutien familial et social, essentiel pour lutter contre l’isolement.
  • Des associations de patients, comme France Parkinson, qui proposent écoute, ateliers, conseils et événements pour sensibiliser et rompre la solitude.

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La maladie de Parkinson est un combat du quotidien, souvent invisible, parfois incompris. Elle nécessite une approche globale, mêlant médecine, accompagnement, adaptation et espoir. Si elle ne se guérit pas encore, elle peut aujourd’hui se vivre avec dignité, courage et solidarité. Et demain, peut-être, grâce à la recherche, se soignera-t-elle mieux, plus tôt, voire totalement.

 

Sources

 

  1. France Parkinson – Association de patients
    https://www.franceparkinson.fr
  2. INSERM – Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale
    https://www.inserm.fr
  3. Fondation Parkinson
    https://www.fondation-parkinson.org
  4. HAS – Haute Autorité de Santé
    Recommandations de bonnes pratiques, fiches sur le diagnostic et le traitement
    https://www.has-sante.fr
  5. OMS – Organisation mondiale de la santé
    Rapport 2022 sur le vieillissement et les maladies neurodégénératives
    https://www.who.int

Les seniors et Internet : une révolution douce mais essentielle

Longtemps considérés comme exclus de la révolution numérique, les seniors s’imposent aujourd’hui comme une population de plus en plus connectée. Si les jeunes générations sont nées avec un smartphone à la main, leurs aînés ont dû apprivoiser Internet, parfois tardivement, souvent avec prudence, mais toujours avec la volonté de rester dans le coup. Dans un monde où les démarches administratives, les liens sociaux et l’accès à l’information passent désormais presque exclusivement par le numérique, leur inclusion devient un enjeu fondamental. Alors, où en sont les seniors avec Internet ? Que font-ils en ligne ? Quelles difficultés rencontrent-ils ? Et comment accompagner cette transition numérique pour qu’elle soit bénéfique à tous ?

 

Une progression lente mais réelle de la connectivité

Il y a quelques années encore, le cliché du « papy qui ne comprend rien à l’informatique » avait la peau dure. Pourtant, les statistiques prouvent une évolution significative. Selon une étude menée par l’INSEE et d’autres instituts européens, plus de 75 % des Français de plus de 60 ans utilisent régulièrement Internet en 2025, contre moins de 50 % dix ans plus tôt. Parmi les 60-69 ans, l’usage d’Internet est quasi généralisé, tandis que chez les plus de 70 ans, la courbe progresse fortement chaque année.

L’équipement aussi s’est démocratisé. Tablettes tactiles, smartphones, ordinateurs portables… Les seniors sont de mieux en mieux équipés. La crise sanitaire de la COVID-19 a joué un rôle de catalyseur : pour garder le lien avec leurs proches, suivre des cours en ligne ou effectuer des démarches à distance, nombre de retraités se sont mis en quête de solutions numériques. Aidés par leurs enfants ou petits-enfants, beaucoup ont franchi le pas.

 

Des usages variés et utiles

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les seniors ne se contentent pas de consulter la météo ou de lire leurs e-mails. Leurs usages sont de plus en plus diversifiés.

  • Communication : le premier usage reste le lien avec les proches, via les messageries (WhatsApp, Messenger), les appels vidéo (Skype, Zoom, FaceTime), ou les réseaux sociaux (notamment Facebook, largement utilisé par les plus de 60 ans).
  • Information : nombreux sont ceux qui consultent la presse en ligne, suivent l’actualité, regardent des documentaires sur YouTube ou écoutent des podcasts. Loin de l’image passive, ils sont parfois plus assidus que les jeunes.
  • Démarches administratives : paiement des impôts, renouvellement de carte grise, prise de rendez-vous médicaux… Internet devient un outil essentiel pour gérer les affaires du quotidien. Certaines démarches, désormais exclusivement en ligne, les poussent à se familiariser avec les plateformes publiques.
  • Loisirs et culture : visionnage de films et séries en streaming, visites virtuelles de musées, jeux en ligne, musique à la demande… Internet est aussi une source d’évasion pour les seniors.
  • Achats en ligne : même si une part importante reste méfiante, la commande de produits, de vêtements ou de courses alimentaires en ligne progresse, notamment grâce à des interfaces simplifiées.

 

Les freins : entre appréhension et fracture numérique

Si les progrès sont nets, tout n’est pas encore gagné. Certains freins subsistent et contribuent à maintenir une forme de fracture numérique générationnelle.

  • L’appréhension technologique : la peur de faire une erreur, de bloquer l’appareil ou de se faire pirater freine l’usage de nombreux seniors. Cette anxiété numérique est alimentée par le manque de formation, mais aussi par des interfaces peu intuitives.
  • L’accessibilité : la vue qui baisse, la motricité plus lente, la compréhension parfois altérée par l’âge peuvent rendre difficile l’usage d’écrans ou de petites icônes. Or, peu de sites ou d’applications sont réellement pensés pour les personnes âgées.
  • La sécurité : les seniors sont souvent les cibles privilégiées des arnaques en ligne (phishing, faux services, hameçonnage bancaire…). La peur de se faire avoir est donc un frein bien réel, souvent justifié.
  • La fracture géographique et sociale : en zone rurale, la couverture Internet n’est pas toujours optimale. Et certains retraités à faibles revenus n’ont pas les moyens de s’équiper correctement.

Une inclusion numérique à encourager

Face à ces défis, des initiatives fleurissent un peu partout pour favoriser l’inclusion numérique des personnes âgées.

Des ateliers sont proposés dans les médiathèques, les maisons de retraite, les mairies, ou même à domicile, pour apprendre les bases de l’informatique et d’Internet. Certaines associations comme Emmaüs Connect ou Les Petits Frères des Pauvres ont mis en place des programmes d’accompagnement personnalisés.

Les acteurs du numérique ont également un rôle à jouer. Simplifier les interfaces, adapter les contenus, proposer des supports avec des caractères lisibles, rendre les tutoriels accessibles sont autant de leviers pour favoriser une navigation autonome et sécurisée.

Enfin, les aidants numériques, qu’ils soient professionnels, bénévoles ou membres de la famille, jouent un rôle clé dans cette transition. La patience, la bienveillance et le temps sont des ingrédients essentiels pour bâtir une relation positive entre seniors et technologie.

Dans les établissements spécialisés pour les seniors (EHPAD ou maisons de retraite, centres de jour…), la question est primordiale pour offrir aux résidents une ouverture vers le monde.

 

Des bénéfices multiples et durables pour les seniors

Au-delà de l’aspect pratique, le numérique peut être un vecteur de lien social, de stimulation cognitive et d’autonomie pour les personnes âgées. Il permet de sortir de l’isolement, de continuer à apprendre, à s’ouvrir au monde, à créer, à partager.

Pour certains, il devient même un outil d’expression. De plus en plus de seniors tiennent des blogs, publient sur les réseaux sociaux, ou rejoignent des communautés en ligne. Les « silver influenceurs » se multiplient et redéfinissent les contours de la vieillesse connectée.

Enfin, dans une société vieillissante, où les plus de 65 ans représentent bientôt un quart de la population française, inclure les seniors dans la transition numérique n’est pas une option, mais une nécessité. Il en va de leur dignité, de leur liberté et de leur rôle dans la société.

 

Les seniors et Internet, c’est une histoire encore en cours d’écriture. Une histoire faite d’apprentissages, d’hésitations, de découvertes et de petites victoires. Loin d’être figée, la relation entre les aînés et le numérique évolue chaque jour. À nous, en tant que société, d’accompagner ce mouvement, non pas dans une logique de rattrapage, mais dans une dynamique d’inclusion, d’écoute et de partage. Car vieillir ne signifie pas décrocher : c’est parfois, au contraire, l’occasion de se reconnecter. À Internet, aux autres, et à soi.

 

 

 

Sources :

 

  1. INSEE (Institut National de la Statistique et des Études Économiques)
    • Données sur l’usage d’Internet selon les tranches d’âge.
    • Derniers rapports sur l’équipement numérique des ménages.
    • Site : https://www.insee.fr
  2. ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse)
  3. CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie)
    • Enquête annuelle « La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française ».
    • Site : https://www.credoc.fr
  4. Eurostat – Digital Economy and Society Statistics
  1. Emmaüs Connect
  2. Les Petits Frères des Pauvres
  3. WeTechCare

 

  1. France Num – Initiative gouvernementale pour la transformation numérique.
  2. Fondation Médéric Alzheimer

Le microbiote intestinal, parfois surnommé notre « deuxième cerveau », désigne l’ensemble des micro-organismes, principalement des bactéries, mais aussi des virus, champignons et archées, qui vivent naturellement dans notre tube digestif, surtout dans le côlon. On estime qu’il abrite près de 100 000 milliards de micro-organismes, soit plus de cellules que dans tout le corps humain. Ce véritable écosystème joue un rôle essentiel dans la digestion, la production de certaines vitamines (comme la B12 ou la K), la régulation du système immunitaire et même la communication avec le cerveau, via ce qu’on appelle l’axe intestin-cerveau.

Or, ces dernières années, la recherche a mis en lumière un lien fort entre le déséquilibre du microbiote (appelé dysbiose) et diverses pathologies, y compris les maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique (SLA/Charcot). En cas de dysbiose, la diversité et la proportion des bonnes bactéries diminuent, tandis que les micro-organismes potentiellement inflammatoires prolifèrent. Ce déséquilibre favorise une inflammation chronique de bas grade, altère la perméabilité intestinale, et pourrait jouer un rôle déclencheur ou aggravant dans ces maladies affectant le cerveau.

 

Ces déséquilibres peuvent altérer la perméabilité intestinale, permettant aux lipopolysaccharides et cytokines de passer dans la circulation sanguine et d’induire une neuroinflammation chronique. Simultanément, via l’axe intestin‑cerveau, ces signaux peuvent activer la microglie (cellules immunitaires du cerveau), ce qui favorise l’accumulation d’agglomérats de protéines toxiques et contribue à la progression des symptômes.

En 2023, une note médicale a mis en avant que 22 des 26 études sur la maladie de Parkinson, et 15 sur Alzheimer, montrent des variations significatives de la composition intestinale comparées aux témoins sains (impliquant notamment Akkermansia, Bacteroidetes, Firmicutes et Proteobacteria).

A ce jour, plusieurs pistes thérapeutiques émergent : probiotiques, prébiotiques, souches ciblées, voire transplantation de microbiote fécal, ont montré en modèles précliniques une réduction de l’inflammation, un ralentissement de l’accumulation des protéines toxiques et une amélioration du comportement.

 

Une naturopathe répond à vos questions

 

Je suis Sonia Robino, naturopathe à Bordeaux. Mon activité consiste à accompagner les personnes souhaitant retrouver une pleine santé et/ou maintenir leur santé.

J’étudie le terrain de la personne et lui apprend comment (et pourquoi) mettre en place des habitudes de vie qui permettent de baisser l’inflammation, de retrouver de l’énergie, un mental fort et ainsi de devenir acteur de sa santé.

Cet équilibre repose sur 4 piliers :

  • l’alimentation,
  • la qualité du sommeil,
  • la gestion du stress et
  • l’activité physique.

Je complète ce programme (individualisé car tenant compte de l’environnement social, professionnel et personnel de la personne) par une complémentation en micro-nutrition pour ré équilibrer les carences et les surcharges de la personne.

 

Le rôle de l’alimentation dans notre santé ?

Quel rôle pensez-vous que joue l’alimentation dans l’équilibre du microbiote dans la santé. Et plus particulièrement chez les personnes à risque ou atteintes de maladies neurodégénératives ?

L’alimentation joue un rôle crucial dans l’équilibre de notre microbiote et donc de notre bonne santé.
Elle fournit les fibres (prébiotiques) et nutriments qui nourrissent nos bonnes bactéries, créant un microbiote diversifié et équilibré. Ce dernier produit des composés essentiels comme les acides gras à chaîne courte (AGCC), indispensables pour l’intestin et le système immunitaire.

Chez les personnes à risque ou atteintes de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, SLA), ce lien est fondamental. En effet, l’axe intestin-cerveau, comme évoqué précédemment, est central, l’intestin et le cerveau communiquent constamment, influençant ainsi santé et maladie. Aussi un microbiote équilibré, grâce à une alimentation saine, aide à diminuer l’inflammation qui peut affecter le cerveau et contribuer à la dégénérescence neuronale. Enfin les métabolites produits par le microbiote (comme les AGCC), sont neuroprotectrices et soutiennent directement la fonction cognitive.

Comment l’axe intestin‑cerveau intervient-il concrètement dans la prévention des maladies neurodégénératives ?

 

Un microbiote intestinal équilibré, en bonne santé, maintient l’intégrité de la barrière intestinale. Cela empêche le passage de toxines et de substances pro-inflammatoires du tube digestif vers la circulation sanguine. Moins d’inflammation systémique signifie moins de risque que cette inflammation ne traverse la barrière hémato-encéphalique et n’atteigne le cerveau pour provoquer une neuroinflammation, un facteur responsable du développement d’Alzheimer, Parkinson et SLA.

Les bonnes bactéries intestinales produisent des acides gras à chaîne courte (AGCC) comme le butyrate. Le butyrate est une source d’énergie pour les cellules intestinales, mais il peut aussi atteindre le cerveau où il exerce des effets neuroprotecteurs : il favorise la survie des neurones, réduit l’inflammation et améliore la fonction cognitive.

Le microbiote intestinal produit de nombreux neurotransmetteurs et/ou leurs précurseurs (sérotonine, dopamine, GABA, noradrénaline). Un déséquilibre peut altérer cette production, tandis qu’un axe équilibré assure une bonne synthèse, ce qui est crucial pour le bon fonctionnement neuronal, la régulation de l’humeur, du stress, et des fonctions cognitives. Or ces fonctionnements sont impactés par les maladies neurodégénératives.

De plus l’intestin abrite une grande partie de notre système immunitaire. Une dysbiose peut rendre le système immunitaire hyperactif ou dysfonctionnel, conduisant à une inflammation chronique qui peut, comme dit plus haut, avoir des répercussions néfastes sur le cerveau.

Aussi le nerf vague est une autoroute à double sens entre l’intestin et le cerveau. Un microbiote sain envoie des signaux positifs au cerveau via ce nerf, influençant le bien-être, la gestion du stress, et potentiellement la neuroprotection. Un microbiote déséquilibré peut, à l’inverse, envoyer des signaux de stress ou d’inflammation au cerveau.

 

Quelles interventions naturopathiques (probiotiques, prébiotiques, alimentation fonctionnelle, etc.) recommandez-vous pour soutenir le microbiote en lien avec la santé neurologique ?

 

L’approche en naturopathie repose sur la mise en place d’habitudes s’appuyant sur l’alimentation, la gestion du stress, la qualité du sommeil et l’exercice physique.

Ces 4 piliers sont développés en fonction de la personne, de son histoire, de ses capacités, de son environnement. Mais dans les grandes lignes je préconise : une alimentation hypo toxique et antiinflammatoire, c’est à dire une alimentation brute (non transformée), naturelle et biologique, un outil quotidien pour moduler notre nerf vague (la cohérence cardiaque, la méditation …) et donc notre système nerveux, des actions pour favoriser un sommeil de qualité (stopper les écrans le soir, alimentation légère au diner, réduire les excitants …) et du mouvement : bouger tous les jours ! Même 30 minutes de marche (plutôt dans la nature, un parc suffit) c’est déjà bien.

Aussi je complète ce programme en supplémentant la personne après avoir étudié son terrain. La majeure partie du temps, il s’agit de réparer la porosité intestinale dans un premier temps avec de la glutamine (entre autres) et venir ré équilibrer la flore avec des probiotiques (avec une souche adaptée) dans un second temps. Aussi ce qui est primordial aussi dans l’accompagnement des maladies neurodégénératives est l‘apport en oméga 3 (hautement dosé et de bonne qualité). Ses principes actifs ont une action reconstructrice des fibres nerveuses (la myéline) et des neurones.

 

Avez-vous déjà observé, dans votre pratique, une amélioration des symptômes cognitifs ou moteurs suite à une modulation du microbiote ? Pouvez‑vous partager un retour de cas ?

J’observe au quotidien des améliorations. Lorsque la personne change son mode de vie, sa vie change et sa santé suit.
Je pense à un cas lourd d’une personne souffrant de spondylarthrite rhumatoïde déclarée depuis plusieurs années dont le traitement allopathique n’avait plus d’efficacité. Il avait 4 à 7 crises quotidiennes de forte intensité. Cette personne avait des habitudes alimentaires pro inflammatoires et beaucoup de stress sans aucune activité physique. En mettant en place un programme personnalisé avec une prise en charge en micro-nutrition, cet homme de 40 ans a vu ses crises disparaitre.

Quels conseils donnez-vous au quotidien à tout le monde pour soutenir un microbiote sain ?

Mes conseils : 

 

  • Des légumes de saison bio si possible et cuits basse température c’est encore mieux à chaque repas.
  • Des protéines de qualité 2 x jour.
  • Un apport de bons gras à chaque repas (huiles, oléagineux, avocat …).
  • Stopper tous les plats, les sauces, les aides culinaires industrielles.
  • Réduire les glucides et consommer des glucides à indice glycémique bas et sans gluten. Remplacer les produits laitiers à base de lait de vache par des produits laitiers à base de laits végétaux.
  • Pratiquer un exercice de gestion de stress au quotidien (cohérence cardiaque, médiation).
  • Pratiquer une activité physique adaptée et régulière.
  • Être attentif à mettre en place des rituels et des habitudes qui favorisent un bon sommeil.
  • Consulter régulièrement un(e) naturopathe pour effectuer une étude du terrain (qui évolue) pour adapter une supplémentation en micro nutrition en conséquence.

Rappel important : un(e) naturopathe ne remplace pas un médecin. Il complète l’approche allopathique en renforçant le terrain de la personne et en ré équilibrant les carences et les surcharges.

Sonia Robino, naturopathe à Bordeaux.

 

Sources : 

 

Sender, R., Fuchs, S., & Milo, R. (2016)Revised Estimates for the Number of Human and Bacteria Cells in the Body
Publié dans Cell: https://doi.org/10.1016/j.cell.2016.01.013

Marchesi, J.R. et al. (2016)The gut microbiota and host health: a new clinical frontier
Gut, BMJ Journals: https://gut.bmj.com/content/65/2/330

Carabotti, M. et al. (2015)The gut-brain axis: interactions between enteric microbiota, central and enteric nervous systems
Annals of Gastroenterology: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4367209/

D’Argenio, V. & Sarnataro, D. (2019)Microbiome influence in the pathogenesis of neurodegenerative diseases
Current Opinion in Neurology: https://doi.org/10.1097/WCO.0000000000000720

Cattaneo, A. et al. (2017)Association of brain amyloidosis with pro-inflammatory gut bacterial taxa and peripheral inflammation markers in cognitively impaired elderly
Neurobiology of Aging: https://doi.org/10.1016/j.neurobiolaging.2016.07.037

Boertien, J.M. et al. (2022)Gut microbiota in neurodegenerative disorders: a systematic review
Movement Disorders: https://doi.org/10.1002/mds.29002

Face au vieillissement de la population et à l’augmentation des situations d’isolement chez les seniors, une solution humaine et conviviale se développe depuis plusieurs années en France : l’accueil familial pour personnes âgées. Derrière cette alternative aux maisons de retraite ou aux structures médicalisées, il y a des hommes et des femmes qui choisissent d’ouvrir leur foyer à une personne en perte d’autonomie. Qui sont-ils ? Qu’est-ce qui les pousse à franchir le pas ? Et que signifie, concrètement, devenir famille d’accueil pour personnes âgées ? Vous vous questionnez ? Plongeons dans un engagement peu connu mais profondément humain.

 

Famille d’accueil, une alternative chaleureuse à l’hébergement traditionnel

L’accueil familial repose sur un principe simple : permettre à une personne âgée, en perte partielle d’autonomie mais ne nécessitant pas une prise en charge médicalisée intensive, de vivre au sein d’un foyer familial plutôt que dans une structure.

Encadré par la loi et soumis à un agrément délivré par le conseil départemental, ce mode d’accueil constitue une alternative rassurante et plus intime pour les personnes âgées. Elles bénéficient d’un environnement chaleureux, de la présence quotidienne d’un ou plusieurs adultes, et souvent d’animaux, de jardin, de vie de quartier…

Cette forme d’hébergement à taille humaine s’adresse à des personnes qui ne souhaitent pas vivre seules ou dont les proches ne peuvent plus assumer pleinement les besoins au quotidien. Elle convient également aux seniors en recherche de lien social ou d’un cadre stable après une hospitalisation, une séparation, ou un veuvage. Ils peuvent parfois être une véritable alternative aux accueils de jour.

 

Qui sont les accueillants familiaux ?

Les familles d’accueil ne sont pas nécessairement des professionnels de santé, même si une expérience dans le soin ou l’accompagnement peut être un plus. Elles viennent de tous horizons : anciens aides-soignants, assistantes maternelles, agriculteurs, fonctionnaires en reconversion, parents au foyer ou actifs souhaitant une activité à domicile… Ce qui les réunit, c’est un goût pour le lien humain, une sensibilité envers les personnes vulnérables et une forte motivation pour créer un environnement bienveillant.

Devenir accueillant familial, c’est faire le choix d’un mode de vie singulier, où vie privée et engagement solidaire se croisent. L’accueil se fait à domicile, dans une chambre dédiée, avec des espaces de vie partagés. L’accueilli devient un peu comme un membre de la famille : il partage les repas, les conversations, les activités quotidiennes, et parfois même les sorties en vacances.

 

Un engagement encadré et reconnu

Contrairement à une idée reçue, l’accueil familial est une activité professionnelle à part entière, bien que profondément tournée vers l’humain. Les accueillants sont rémunérés par la personne accueillie (ou sa famille), sur la base d’un contrat écrit, dans un cadre légal strict. La rémunération comprend un salaire, des indemnités pour les frais d’entretien et de logement, ainsi qu’un loyer si le logement est meublé.

L’agrément délivré par le conseil départemental est une étape incontournable. Il garantit que l’accueillant dispose des compétences, de la disponibilité et des conditions matérielles nécessaires pour offrir un cadre de vie adapté et sécurisant. L’accueillant doit également suivre une formation initiale obligatoire (54 heures), puis une formation continue régulière.

Enfin, des visites de contrôle sont effectuées pour vérifier la qualité de l’accueil, le respect des normes, et prévenir toute situation à risque.

 

Un choix de vie plus qu’un simple métier

Pour ceux qui font le choix de devenir famille d’accueil, c’est bien plus qu’un métier : c’est une façon d’être, un projet de vie. Si l’investissement est important – en temps, en énergie, en implication émotionnelle – les retours humains sont inestimables. Beaucoup témoignent d’une relation riche, intergénérationnelle, empreinte d’affection et de respect mutuel.

Derrière les repas partagés, les jeux de société improvisés, les balades au marché ou les soirées télé, se tissent des liens forts, parfois plus profonds qu’avec certains membres de la famille biologique. L’accueil d’un senior chez soi, c’est aussi accepter sa vulnérabilité, sa mémoire, ses habitudes, et parfois l’accompagner jusqu’à la fin de sa vie.

 

Accueil familial : un modèle encore trop peu connu

Malgré ses bénéfices évidents, l’accueil familial reste méconnu du grand public. En 2024, on comptait en France environ 10 000 accueillants familiaux pour adultes, contre plusieurs centaines de milliers de places en EHPAD. Les départements ruraux, notamment, peinent à recruter, alors que la demande est croissante.

Le développement de ce mode d’accueil passe donc par une meilleure information des familles, une valorisation du métier, et un accompagnement renforcé des accueillants (notamment via des relais, des temps de répit, ou des réseaux de soutien). Il est aussi essentiel de moderniser les outils administratifs et de simplifier les démarches.

 

Accueillir, c’est tisser du lien

Dans une société souvent marquée par l’individualisme et l’isolement des aînés, les familles d’accueil pour personnes âgées font figure d’îlots de solidarité. Elles réinventent un modèle de cohabitation fondé sur l’entraide, l’écoute, et la transmission.

En choisissant d’ouvrir leur porte et leur cœur, ces femmes et ces hommes construisent chaque jour un autre regard sur le vieillissement, basé sur le respect, la dignité et la chaleur humaine. Un choix courageux et lumineux, qui mérite d’être reconnu, encouragé, et soutenu.

 

 

Sources :

 

Service-Public.fr – Accueil familial d’un adulte handicapé ou âgé
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F33645

Portail national d’information pour l’autonomie des personnes âgées et l’accompagnement de leurs proches (pour-les-personnes-agees.gouv.fr)
https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/solutions-dhebergement/accueil-familial

CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse)
Documents et brochures d’information sur l’accueil familial et ses liens avec les dispositifs d’aide au maintien à domicile.

 

France Inter – « Familles d’accueil pour personnes âgées : la chaleur d’un foyer plutôt que la solitude ou l’Ehpad »
https://www.radiofrance.fr/franceinter/familles-d-accueil-pour-personnes-agees-la-chaleur-d-un-foyer-plutot-que-la-solitude-ou-l-ehpad-9645297

France 3 Régions – « Être famille d’accueil pour personnes âgées : un métier à part entière »
(recherche : « famille d’accueil personnes âgées site:france3-regions.francetvinfo.fr »)

La Croix – « Famille d’accueil : une alternative à la maison de retraite »
https://www.la-croix.com/Famille-daccueil-alternative-maison-retraite-2022-11-03

 

Déclarée par le gouvernement Grande cause nationale 2025, la santé mentale et plus particulièrement celle des jeunes, est un sujet qui cristallise toutes les attentions en France. Entre pressions scolaires, incertitudes économiques, crises sanitaires et sociales, les adolescents et jeunes adultes sont confrontés à de nombreux défis susceptibles d’impacter leur bien-être psychologique. Les récentes études révèlent une augmentation significative des troubles mentaux chez eux, soulignant l’urgence d’une prise en charge adaptée. Qui est concerné ? Que faire si on constate un ou plusieurs signaux ? Allons voir ce que chacun de nous peut faire pour aider les jeunes en difficulté.

 

Qu’est-ce que la santé mentale ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Elle ne se résume pas à l’absence de troubles mentaux, mais englobe également la capacité à gérer le stress, à entretenir des relations saines et à prendre des décisions éclairées.

Chez les jeunes, la santé mentale est particulièrement vulnérable en raison des transformations physiques, émotionnelles et sociales propres à cette période de la vie. Les facteurs de risque incluent le harcèlement, les violences, les discriminations, la précarité, les troubles familiaux et les pressions académiques.

 

 

Où en est-on ? Chiffres à jour

Les données récentes dressent un tableau alarmant de la santé mentale des jeunes en France :

  • 45 % des jeunes Français de 11 à 15 ans souffrent de troubles anxieux, dont 8 % de manière sévère.
  • Seuls 17 % des jeunes souffrant de troubles dépressifs ont consulté un professionnel de santé mentale en 2022, et 64 % n’en ont parlé à personne.
  • Le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-29 ans selon l’OMS.
  • Environ un quart des lycéens (24 %) ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, avec une prévalence plus élevée chez les filles (31 %) que chez les garçons (17 %).
  • 56 % des moins de 25 ans sont en état de détresse psychologique.

Ces chiffres mettent en évidence la nécessité d’une intervention précoce et d’une meilleure accessibilité aux services de santé mentale pour les jeunes.

 

Que faire si on remarque un comportement suspect ?

Il est crucial d’agir rapidement lorsqu’un jeune présente des signes de détresse psychologique, tels que :

  • Changements d’humeur soudains
  • Isolement social
  • Baisse des performances scolaires
  • Troubles du sommeil ou de l’appétit
  • Consommation accrue de substances (alcool, drogue…)
  • Discours pessimistes ou idées suicidaires

 

Comment en parler sans les braquer ?

  • Adopter une attitude bienveillante : exprimer son inquiétude sans jugement, en montrant de l’empathie.
  • Choisir le bon moment : aborder le sujet dans un environnement calme et sécurisant.
  • Écouter activement : laisser le jeune s’exprimer librement, sans interrompre ni minimiser ses sentiments.
  • Proposer de l’aide : suggérer de consulter un professionnel ensemble, en rassurant sur la confidentialité et le soutien disponible.

 

Qui consulter ?

 

  • Médecin généraliste : premier interlocuteur pour évaluer la situation et orienter vers des spécialistes.
  • Psychologue : professionnel formé à l’écoute et à l’accompagnement psychologique.

En précision, il existe aujourd’hui un nouveau dispositif, mon soutien psy, permettant à tout un chacun de bénéficier de rdv chez un psychologue, totalement pris en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles.

  • Psychiatre : médecin spécialisé dans les troubles mentaux, pouvant prescrire des traitements médicamenteux.
  • Infirmier en santé mentale : professionnel de santé pouvant assurer un suivi régulier.

Il est important de noter que certains services sont accessibles sans autorisation parentale pour les adolescents, garantissant ainsi leur autonomie et leur confidentialité.

 

Focus sur les addictions

Les addictions constituent un aspect préoccupant de la santé mentale des jeunes. Selon le rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) de 2025, 36,6 % des jeunes de 17 ans ont connu une alcoolisation importante au cours du mois écoulé. Par ailleurs, 46,3 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans ont expérimenté le cannabis, et 3,5 % en font un usage quotidien.

Les jeux d’argent et de hasard gagnent également en popularité parmi les jeunes, augmentant le risque de comportements compulsifs et de dettes. Ces addictions peuvent entraîner des troubles de l’humeur, de l’anxiété, des difficultés scolaires et des problèmes relationnels.

 

Quels établissements les accueillent ?

Plusieurs structures sont dédiées à l’accueil et à l’accompagnement des jeunes en difficulté psychologique :

  • Maisons des Adolescents (MDA) (lien) : présentes dans toute la France, elles offrent un espace d’écoute, d’information et de soutien pour les jeunes de 11 à 21 ans, sans besoin d’autorisation parentale.
  • Points Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) : structures de proximité proposant un accueil anonyme et gratuit pour les 12-25 ans.
  • Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) : destinées aux jeunes confrontés à des conduites addictives, elles offrent un accompagnement personnalisé.
  • Bureaux d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU) : services gratuits pour les étudiants, assurant des consultations psychologiques.
  • Fil Santé Jeunes : service anonyme et gratuit accessible au 0800 235 236, proposant une écoute 7j/7 de 9h à 23h, un tchat, un forum et des informations sur la santé mentale
  • Nightline France : ligne d’écoute nocturne pour les étudiants, assurée par des pairs formés, offrant un soutien confidentiel et bienveillant.

Ces établissements jouent un rôle essentiel dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des troubles psychiques chez les jeunes.

Pour trouver l’établissement de santé mentale le plus proche de chez vous, c’est par ici.

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Pour trouver l’établissement de santé mentale près de Clermont-Ferrand.

La santé des jeunes ne concerne pas que les jeunes mais tous ceux qui les entourent, famille, amis, système éducatif etc… Prendre en compte leur santé mentale, c’est préserver leur avenir mais aussi celui de toute la société.

 

 

 

Sources

La fin de vie est un sujet profondément humain, qui touche chacun d’entre nous, que ce soit en tant que patient, proche ou professionnel de santé. En France, ce thème suscite des débats passionnés qui mêlent considérations éthiques, médicales, sociales et juridiques. Les récentes discussions autour de l’aide à mourir ont ravivé l’attention sur cette période délicate de l’existence. La loi en préparation, qui devrait encadrer l’aide active à mourir, marque un tournant décisif dans l’accompagnement des personnes confrontées à des souffrances irréversibles. Qu’y a-t-il à comprendre sur la situation actuelle concernant la fin de vie en France ?

 

Qu’appelle-t-on la fin de vie ?

La fin de vie désigne les derniers instants de l’existence d’une personne atteinte d’une maladie grave, incurable, en phase avancée ou terminale. Cette période est souvent marquée par une perte progressive d’autonomie, une dégradation des fonctions vitales et des douleurs physiques et/ou psychiques importantes.

La loi Claeys-Leonetti de 2016 encadre cette phase. Elle a instauré la possibilité de rédiger des directives anticipées et d’avoir recours à une sédation profonde et continue jusqu’au décès, lorsqu’un patient est atteint d’une pathologie grave et incurable et que ses souffrances sont jugées réfractaires aux traitements. Cette loi a constitué une avancée, mais elle ne permet pas à ce jour une aide active à mourir, ce qui reste l’objet du débat actuel.

 

Qu’est-ce qui est débattu actuellement en France ?

Depuis plusieurs années, une partie de la société civile, des patients et des associations militent pour la légalisation de l’aide active à mourir. En mai 2025, l’Assemblée nationale a voté en première lecture un projet de loi permettant aux personnes majeures atteintes de maladies incurables d’accéder à une aide à mourir.

Deux modalités sont envisagées :

  • Le suicide assisté, où le patient s’administre lui-même une substance létale.
  • L’euthanasie, où l’acte est réalisé par un professionnel de santé.

Ce débat divise. D’un côté, les défenseurs du projet invoquent la liberté de choisir sa fin de vie et la dignité du patient. De l’autre, des soignants, associations religieuses ou personnes handicapées alertent sur les risques de dérive, la pression sociale potentielle sur les plus vulnérables, ou encore la perte du sens médical.

 

Quels sont les enjeux de la loi ?

La future loi sur l’aide à mourir soulève de nombreux enjeux :

  • Éthique : respecter l’autonomie des patients, tout en assurant une protection contre les abus. Où tracer la limite entre liberté et encadrement ?
  • Médical : les soignants seront-ils tous formés et volontaires pour accompagner ces demandes ? Le texte prévoit une clause de conscience pour les professionnels refusant d’y participer.
  • Sociétal : comment garantir que cette possibilité ne devienne pas une solution par défaut dans un système de santé en tension ? Certaines voix craignent que le droit à mourir ne remplace le devoir de soigner.
  • Psychologique : comment accompagner les familles, souvent très impactées par la décision d’un proche de recourir à l’aide à mourir ?

Enfin, la loi invite à reconsidérer les priorités du système de santé en fin de vie : à l’heure actuelle, seul un tiers des patients français qui en auraient besoin accèdent à des soins palliatifs.

 

Qu’est-ce que ça va changer ?

Cette loi introduit un nouveau droit : celui de demander une aide médicale à mourir. Cela ne remplacera pas les soins palliatifs, mais s’ajoutera à l’arsenal existant d’accompagnement de la fin de vie. Elle permettra de répondre à certaines situations exceptionnelles, dans lesquelles les souffrances du patient ne peuvent être apaisées par la médecine actuelle.

Ce changement aura également un impact symbolique fort : il consacre l’idée que le patient peut être acteur de sa propre fin de vie, dans le respect de ses valeurs et de ses convictions. Il faudra néanmoins un profond travail d’information, de formation des équipes médicales, et d’accompagnement des proches pour que ce droit soit exercé dans les meilleures conditions possibles.

 

Quels sont les critères prévus ?

Les critères prévus par le texte en cours d’examen sont stricts. Pour pouvoir bénéficier d’une aide à mourir, il faudra :

  • Être majeur.
  • Être de nationalité française ou résider en France de manière stable et régulière.
  • Être capable de discernement et exprimer sa demande de manière libre et éclairée.
  • Être atteint d’une maladie grave, incurable, en phase avancée ou terminale.
  • Présenter une souffrance réfractaire aux traitements, jugée insupportable par le patient lui-même.

Une procédure encadrée est prévue : la demande devra être écrite, renouvelée, évaluée par une équipe médicale pluridisciplinaire et faire l’objet d’un délai de réflexion. Une personne en incapacité d’exprimer sa volonté ne pourra pas demander l’aide à mourir, sauf si elle avait rédigé des directives anticipées avant cette incapacité.

 

Et les soins palliatifs dans tout ça ?

La question de la fin de vie ne se limite pas à l’aide à mourir. Les soins palliatifs – qui visent à soulager les douleurs et accompagner le patient jusqu’au bout, sans chercher à prolonger ni à abréger sa vie – sont encore largement insuffisants en France. Selon les derniers chiffres du Ministère de la Santé, près de 60 % des patients qui en auraient besoin n’y ont pas accès et ne se rendent pas dans les établissements de santé comme les hôpitaux et cliniques.

Un des enjeux majeurs est donc le développement d’une culture palliative, dès le diagnostic d’une maladie grave, afin de proposer une alternative solide et humaine à l’aide à mourir. De nombreux professionnels insistent sur ce point : pour que le droit à mourir soit un vrai choix, il faut d’abord garantir le droit à ne pas souffrir.

 

Qu’en est-il dans les autres pays ?

Plusieurs pays ont déjà légalisé l’aide à mourir, avec des modalités variables :

  • En Belgique et aux Pays-Bas, l’euthanasie est autorisée depuis les années 2000.
  • En Suisse, seul le suicide assisté est permis.
  • Au Canada, la loi sur l’aide médicale à mourir (AMM) a été élargie en 2021 à des situations non terminales.
  • En Espagne, la loi entrée en vigueur en 2021 permet l’euthanasie pour souffrances physiques ou psychologiques insupportables.

Ces expériences montrent qu’une législation bien encadrée est possible, mais qu’elle demande un suivi rigoureux, des ressources humaines suffisantes, et un consensus éthique constant.

 

La fin de vie est un sujet complexe, où se croisent souffrance, dignité, liberté et solidarité. La France s’apprête à franchir une étape historique avec la légalisation encadrée de l’aide à mourir. Cette loi, si elle est adoptée, ne remplacera pas les soins palliatifs mais ajoutera une option supplémentaire pour les cas les plus extrêmes.

Il ne s’agit pas de banaliser la mort médicalement provoquée mais de reconnaître que, parfois, le respect de la volonté du patient impose d’accepter l’inacceptable. La société devra rester vigilante, respectueuse de tous les choix et investie dans l’accompagnement de la fin de vie sous toutes ses formes.

 

 

Sources :

Sites institutionnels et gouvernementaux

Médias spécialisés et santé

Institutions et réflexions éthiques

Qu’est-ce que la maladie de Charcot ?

La maladie de Charcot est une maladie neurodégénérative qui affecte spécifiquement les motoneurones, c’est-à-dire les cellules nerveuses responsables du contrôle des muscles volontaires. Ces neurones, situés dans le cerveau et la moelle épinière, s’atrophient peu à peu, provoquant une paralysie progressive des muscles.

Les premiers symptômes sont souvent discrets : une faiblesse musculaire dans un bras ou une jambe, des difficultés à parler ou à déglutir, des crampes ou des fasciculations (contractions musculaires involontaires). Progressivement, la personne perd sa capacité à marcher, à parler, à manger, puis à respirer. La maladie n’affecte toutefois ni la sensibilité, ni les fonctions cognitives dans la majorité des cas.

Le nom de « maladie de Charcot » rend hommage au neurologue français Jean-Martin Charcot, qui fut le premier à décrire la maladie au XIXe siècle.

 

Quels sont les chiffres de la maladie de Charcot en France ?

En France, on estime qu’environ 8000 personnes vivent avec la SLA. Chaque année, environ 1000 à 1200 nouveaux cas sont diagnostiqués. Cela en fait une maladie rare, mais pas exceptionnelle.

La maladie touche autant les hommes que les femmes, généralement entre 40 et 70 ans, avec un pic de fréquence autour de 60 ans. Cependant, des cas plus précoces ou plus tardifs ne sont pas rares. L’espérance de vie après le diagnostic est en moyenne de 3 ans, même si certains patients, comme le célèbre physicien Stephen Hawking, peuvent vivre plusieurs décennies avec la maladie.

La SLA représente un enjeu majeur de santé publique, notamment en raison de la lourdeur de la prise en charge, du besoin d’un accompagnement multidisciplinaire et de l’absence, à ce jour, de traitement curatif.

 

Quand se poser des questions sur les symptômes ?

Il est difficile de poser un diagnostic rapidement car les premiers signes sont souvent banalisés ou confondus avec d’autres pathologies neurologiques ou musculaires.

Voici quelques symptômes d’alerte :

  • Faiblesse inexpliquée d’un membre (difficulté à tenir un objet, à marcher, à monter les escaliers)
  • Troubles de la parole (dysarthrie) ou de la déglutition (dysphagie)
  • Crampes musculaires fréquentes et douloureuses
  • Amaigrissement progressif et perte de masse musculaire
  • Fasciculations visibles sous la peau
  • Difficultés respiratoires inhabituelles sans cause pulmonaire

Ces signes ne signifient pas nécessairement qu’il s’agit de la SLA, mais s’ils persistent ou s’aggravent, il est essentiel d’en parler à un médecin.

Trouver l’établissement de santé le plus proche de chez vous ICI.

Que faire si on a un doute ?

La première étape est de consulter un médecin généraliste, qui pourra orienter vers un neurologue. Ce dernier procédera à des examens cliniques et complémentaires : électromyogramme (EMG), IRM, analyses sanguines, voire ponction lombaire pour éliminer d’autres causes.

Le diagnostic de la maladie de Charcot repose principalement sur l’élimination des autres pathologies. Il s’agit donc souvent d’un diagnostic d’exclusion, ce qui peut entraîner des délais, générateurs d’angoisse.

Un accompagnement psychologique peut être proposé dès cette étape pour faire face à l’incertitude, à l’annonce du diagnostic ou à la détresse qu’elle peut provoquer.

 

Quels sont les traitements contre la maladie de Charcot ?

À ce jour, aucun traitement ne permet de guérir la SLA, mais certains médicaments peuvent ralentir la progression de la maladie.

Le riluzole est le traitement de référence : il agit sur la libération du glutamate, un neurotransmetteur, et permet de prolonger la survie de quelques mois. Un second médicament, l’edaravone, est autorisé dans certains pays mais son efficacité est encore discutée.

Outre les médicaments, la prise en charge repose sur une approche pluridisciplinaire :

  • Kinésithérapie pour préserver la mobilité
  • Orthophonie pour maintenir la parole et la déglutition
  • Ergothérapie pour adapter le domicile
  • Nutrition pour compenser la perte de poids et éviter les fausses routes
  • Ventilation assistée pour soutenir la respiration
  • Aides techniques (fauteuil roulant, dispositifs de communication, etc.)

Un suivi régulier en centre SLA permet de coordonner tous ces soins. L’accompagnement de l’entourage est également crucial : soutien psychologique, aides sociales, information juridique.

Rechercher un établissement de santé adapté autour de chez vous.

 

Une association essentielle se mobilise contre la maladie de Charcot : ARSLA

En France, l’ARSLA (Association pour la Recherche sur la Sclérose Latérale Amyotrophique) joue un rôle fondamental dans l’accompagnement des patients, la formation des professionnels, le soutien à la recherche et la sensibilisation du public.

Créée en 1985, l’ARSLA propose :

  • Une information et orientation auprès des malades et des aidants.
  • Des prêts gratuits d’aides techniques.
  • Du soutien psychologique et des groupes de parole.
  • Des informations fiables et à jour sur la maladie et les avancées scientifiques.
  • Des projets pour améliorer les prises en charge (e-learning, alimentation …)
  • Le financement de programmes de recherche sur la SLA.
  • La sensibilisation auprès du grand public et des pouvoirs publics.

Pour en savoir plus sur leurs actions, obtenir un soutien, faire un don, rendez-vous sur leur site : https://www.arsla.org/

 

La maladie de Charcot bouleverse profondément la vie des personnes touchées et de leur entourage. Rare, elle reste mal connue du grand public, malgré la gravité de ses conséquences. Grâce à la mobilisation des professionnels de santé, des chercheurs et des associations comme l’ARSLA, des progrès sont réalisés chaque année pour améliorer la qualité de vie des patients et espérer, à terme, un traitement curatif.

Être informé, détecter tôt les symptômes, oser en parler à son médecin et s’entourer sont les premiers pas vers une meilleure prise en charge. Dans cette lutte, chacun peut jouer un rôle, que ce soit par le soutien, le bénévolat ou la sensibilisation.

 

Sources :

ARSLA

Institut du cerveau

Santé sur le net

Santé magazine

 

 

 

Le chikungunya est une maladie virale transmise par des moustiques, bien connue dans les régions tropicales mais désormais aussi surveillée en France métropolitaine et dans les territoires d’outre-mer. Alors qu’une nouvelle vague épidémique frappe actuellement La Réunion, il est plus que jamais essentiel d’être informé sur ce virus, ses symptômes, son mode de transmission et les moyens de s’en protéger.

 

Qu’est-ce que le chikungunya ?

Le chikungunya est une maladie virale causée par le virus du même nom, appartenant à la famille des Togaviridae. Le terme « chikungunya » provient de la langue makonde, parlée en Tanzanie, et signifie « celui qui se recourbe », en référence à la posture voûtée des patients souffrant de douleurs articulaires sévères.

 

Comment se transmet-il ?

La transmission du chikungunya se fait principalement par la piqûre de moustiques infectés. Lorsqu’un moustique pique une personne infectée par le virus, il peut ensuite transmettre le virus à d’autres personnes lors de piqûres ultérieures. Il n’existe pas de transmission directe de personne à personne.

Les moustiques vecteurs du chikungunya se développent dans des environnements urbains et périurbains, pondant leurs œufs dans des récipients contenant de l’eau stagnante, tels que des seaux, des pots de fleurs, des pneus usagés ou des gouttières obstruées. La prévention de la maladie passe donc en grande partie par la lutte contre la prolifération de ces moustiques.

 

Quels sont les chiffres actuels en France ?

La France est actuellement confrontée à une épidémie significative de chikungunya dans son département d’outre-mer, La Réunion. Selon les données de Santé publique France, au 27 avril 2025, plus de 44000 cas confirmés ont été recensés sur l’île depuis le début de l’année, avec une augmentation notable des cas au cours des dernières semaines

Cette épidémie est la plus importante depuis celle de 2005-2006, qui avait touché environ 266000 personnes à La Réunion. Les autorités sanitaires ont activé le niveau 4 du plan ORSEC « Arboviroses », correspondant à une épidémie de moyenne intensité.

En France métropolitaine, bien que le chikungunya ne soit pas endémique, la présence du moustique Aedes albopictus dans plusieurs départements du sud du pays suscite une vigilance accrue, notamment en période estivale.

 

Quels sont les symptômes du chikungunya ?

Les symptômes du chikungunya apparaissent généralement entre 2 et 7 jours après la piqûre d’un moustique infecté. Les manifestations cliniques les plus courantes comprennent :

  • Fièvre élevée (souvent supérieure à 38,5°C).
  • Douleurs articulaires sévères, pouvant affecter les mains, les poignets, les chevilles et les genoux.
  • Douleurs musculaires.
  • Maux de tête.
  • Éruption cutanée sur le tronc et les extrémités.
  • Fatigue intense.
  • Nausées et vomissements.

Dans la majorité des cas, les symptômes s’atténuent en une semaine. Cependant, chez certaines personnes, notamment les personnes âgées ou celles souffrant de maladies chroniques, les douleurs articulaires peuvent persister pendant plusieurs semaines, voire des mois.

 

Que faire si on a un doute ?

Si vous présentez des symptômes compatibles avec le chikungunya, en particulier après un séjour dans une zone à risque ou en cas d’épidémie locale, il est essentiel de consulter rapidement un professionnel de santé dans un établissement de santé adéquat, proche de chez vous. Le diagnostic repose sur l’évaluation clinique et peut être confirmé par des tests sérologiques ou moléculaires.

Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique contre le chikungunya. La prise en charge est symptomatique et vise à :

  • Soulager la fièvre et les douleurs à l’aide de paracétamol (éviter l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens en raison du risque de saignement).
  • Assurer une bonne hydratation.
  • Favoriser le repos.

Il est également recommandé aux personnes infectées de se protéger des piqûres de moustiques pendant la première semaine de la maladie afin de prévenir la transmission du virus à d’autres personnes.

 

Comment faire pour éviter le chikungunya ?

La prévention du chikungunya repose principalement sur la lutte contre les moustiques et la protection individuelle. Voici quelques mesures efficaces :

  • Éliminer les gîtes larvaires : vider ou couvrir les récipients pouvant contenir de l’eau stagnante autour de votre domicile (seaux, pots de fleurs, pneus, etc.)
  • Utiliser des répulsifs cutanés contenant des substances actives telles que le DEET, l’IR3535 ou la picaridine.
  • Porter des vêtements longs et clairs pour réduire l’exposition cutanée.
  • Installer des moustiquaires sur les fenêtres et autour des lits, notamment pour les nourrissons et les personnes vulnérables.
  • Utiliser des insecticides pour traiter les zones infestées.

En novembre 2023, l’Agence européenne des médicaments a approuvé la commercialisation du vaccin Ixchiq® développé par la société française Valneva. Ce vaccin, administré en une seule dose, est destiné aux adultes de plus de 18 ans et offre une protection contre le chikungunya . Il est particulièrement recommandé pour les voyageurs se rendant dans des zones à risque.

 

Le chikungunya représente une menace sanitaire sérieuse, en particulier dans les régions où le moustique vecteur est présent. L’épidémie actuelle à La Réunion souligne l’importance de la vigilance, de la prévention et de la réactivité face à cette maladie.

La lutte contre le chikungunya passe par une mobilisation collective : élimination des gîtes larvaires, protection individuelle contre les piqûres de moustiques, sensibilisation du public et, désormais, vaccination pour les personnes à risque.

En restant informés et en adoptant les bons réflexes, nous pouvons tous contribuer à limiter la propagation du chikungunya et protéger notre santé et celle de nos proches.

 

(chiffres officiels du Ministère de la Santé au 5 mai 2025)