La santé mentale des jeunes, un enjeu de société

30 juin 2025

Déclarée par le gouvernement Grande cause nationale 2025, la santé mentale et plus particulièrement celle des jeunes, est un sujet qui cristallise toutes les attentions en France. Entre pressions scolaires, incertitudes économiques, crises sanitaires et sociales, les adolescents et jeunes adultes sont confrontés à de nombreux défis susceptibles d’impacter leur bien-être psychologique. Les récentes études révèlent une augmentation significative des troubles mentaux chez eux, soulignant l’urgence d’une prise en charge adaptée. Qui est concerné ? Que faire si on constate un ou plusieurs signaux ? Allons voir ce que chacun de nous peut faire pour aider les jeunes en difficulté.

 

Qu’est-ce que la santé mentale ?

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale est un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté. Elle ne se résume pas à l’absence de troubles mentaux, mais englobe également la capacité à gérer le stress, à entretenir des relations saines et à prendre des décisions éclairées.

Chez les jeunes, la santé mentale est particulièrement vulnérable en raison des transformations physiques, émotionnelles et sociales propres à cette période de la vie. Les facteurs de risque incluent le harcèlement, les violences, les discriminations, la précarité, les troubles familiaux et les pressions académiques.

 

 

Où en est-on ? Chiffres à jour

Les données récentes dressent un tableau alarmant de la santé mentale des jeunes en France :

  • 45 % des jeunes Français de 11 à 15 ans souffrent de troubles anxieux, dont 8 % de manière sévère.
  • Seuls 17 % des jeunes souffrant de troubles dépressifs ont consulté un professionnel de santé mentale en 2022, et 64 % n’en ont parlé à personne.
  • Le suicide est la troisième cause de décès chez les 15-29 ans selon l’OMS.
  • Environ un quart des lycéens (24 %) ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois, avec une prévalence plus élevée chez les filles (31 %) que chez les garçons (17 %).
  • 56 % des moins de 25 ans sont en état de détresse psychologique.

Ces chiffres mettent en évidence la nécessité d’une intervention précoce et d’une meilleure accessibilité aux services de santé mentale pour les jeunes.

 

Que faire si on remarque un comportement suspect ?

Il est crucial d’agir rapidement lorsqu’un jeune présente des signes de détresse psychologique, tels que :

  • Changements d’humeur soudains
  • Isolement social
  • Baisse des performances scolaires
  • Troubles du sommeil ou de l’appétit
  • Consommation accrue de substances (alcool, drogue…)
  • Discours pessimistes ou idées suicidaires

 

Comment en parler sans les braquer ?

  • Adopter une attitude bienveillante : exprimer son inquiétude sans jugement, en montrant de l’empathie.
  • Choisir le bon moment : aborder le sujet dans un environnement calme et sécurisant.
  • Écouter activement : laisser le jeune s’exprimer librement, sans interrompre ni minimiser ses sentiments.
  • Proposer de l’aide : suggérer de consulter un professionnel ensemble, en rassurant sur la confidentialité et le soutien disponible.

 

Qui consulter ?

 

  • Médecin généraliste : premier interlocuteur pour évaluer la situation et orienter vers des spécialistes.
  • Psychologue : professionnel formé à l’écoute et à l’accompagnement psychologique.

En précision, il existe aujourd’hui un nouveau dispositif, mon soutien psy, permettant à tout un chacun de bénéficier de rdv chez un psychologue, totalement pris en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles.

  • Psychiatre : médecin spécialisé dans les troubles mentaux, pouvant prescrire des traitements médicamenteux.
  • Infirmier en santé mentale : professionnel de santé pouvant assurer un suivi régulier.

Il est important de noter que certains services sont accessibles sans autorisation parentale pour les adolescents, garantissant ainsi leur autonomie et leur confidentialité.

 

Focus sur les addictions

Les addictions constituent un aspect préoccupant de la santé mentale des jeunes. Selon le rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) de 2025, 36,6 % des jeunes de 17 ans ont connu une alcoolisation importante au cours du mois écoulé. Par ailleurs, 46,3 % des jeunes âgés de 18 à 24 ans ont expérimenté le cannabis, et 3,5 % en font un usage quotidien.

Les jeux d’argent et de hasard gagnent également en popularité parmi les jeunes, augmentant le risque de comportements compulsifs et de dettes. Ces addictions peuvent entraîner des troubles de l’humeur, de l’anxiété, des difficultés scolaires et des problèmes relationnels.

 

Quels établissements les accueillent ?

Plusieurs structures sont dédiées à l’accueil et à l’accompagnement des jeunes en difficulté psychologique :

  • Maisons des Adolescents (MDA) (lien) : présentes dans toute la France, elles offrent un espace d’écoute, d’information et de soutien pour les jeunes de 11 à 21 ans, sans besoin d’autorisation parentale.
  • Points Accueil Écoute Jeunes (PAEJ) : structures de proximité proposant un accueil anonyme et gratuit pour les 12-25 ans.
  • Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) : destinées aux jeunes confrontés à des conduites addictives, elles offrent un accompagnement personnalisé.
  • Bureaux d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU) : services gratuits pour les étudiants, assurant des consultations psychologiques.
  • Fil Santé Jeunes : service anonyme et gratuit accessible au 0800 235 236, proposant une écoute 7j/7 de 9h à 23h, un tchat, un forum et des informations sur la santé mentale
  • Nightline France : ligne d’écoute nocturne pour les étudiants, assurée par des pairs formés, offrant un soutien confidentiel et bienveillant.

Ces établissements jouent un rôle essentiel dans la prévention, le dépistage et la prise en charge des troubles psychiques chez les jeunes.

 

La santé des jeunes ne concerne pas que les jeunes mais tous ceux qui les entourent, famille, amis, système éducatif etc… Prendre en compte leur santé mentale, c’est préserver leur avenir mais aussi celui de toute la société.

 

 

 

Sources

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