La santé mentale, grande cause nationale 2025 reconduite en 2026 : comprendre les enjeux d’une mobilisation exceptionnelle
9 décembre 2025
En France, la santé mentale s’impose désormais comme un enjeu de société au même titre que la santé physique, l’éducation ou la transition écologique. Déjà proclamée Grande Cause Nationale en 2025, elle sera officiellement reconduite en 2026, confirmant un besoin urgent : renforcer la prévention, améliorer l’accès aux soins psychiques et lutter contre les inégalités sur tout le territoire.
Cette reconduction n’est pas un simple prolongement administratif : elle marque la volonté d’inscrire durablement la santé mentale au cœur de l’action publique, sociale et sanitaire.
Une souffrance psychique devenue visible
Pendant longtemps, la santé mentale a été reléguée à l’arrière-plan. La pandémie a joué un rôle de révélateur : anxiété, isolement, épuisement, troubles du sommeil, phobie sociale, dépression… Les indicateurs ont tous augmenté, en particulier chez les jeunes et les adultes actifs.
Selon plusieurs études nationales :
- près d’un Français sur cinq déclare souffrir d’un trouble anxieux ou dépressif ;
- 50 % des troubles psychiques débutent avant 14 ans, ce qui renforce la nécessité d’un repérage précoce ;
- les délais d’attente pour un psychiatre dépassent parfois 6 à 12 mois dans certaines régions.
Cette réalité ne se résume pas à des chiffres : derrière chaque situation, il y a un quotidien fragilisé, une famille qui s’inquiète, un jeune qui décroche, un salarié en épuisement.
Faire de la santé mentale la grande cause nationale, c’est affirmer qu’elle n’est plus un sujet honteux ni marginal. C’est reconnaître qu’elle fait partie intégrante de la santé globale et que chacun peut avoir besoin d’aide à tout moment de sa vie.
Pourquoi la grande cause est-elle reconduite en 2026 ?
La décision du gouvernement repose sur trois constats majeurs :
- Les besoins en soins psychologiques explosent
La demande dépasse largement l’offre actuelle. Dans de nombreuses zones rurales ou périurbaines, il n’existe aucun psychologue ou psychiatre à proximité.
Même lorsqu’un professionnel est disponible, le coût reste un frein, surtout pour les publics précaires, les jeunes adultes et les familles.
La reconduction vise à renforcer :
- le remboursement des séances psychologiques ;
- la structuration des parcours de soins ;
- le développement de dispositifs de proximité ;
- le soutien aux professionnels déjà en poste.
- Les inégalités territoriales et sociales restent criantes
Selon l’endroit où l’on vit, accéder à un professionnel peut relever du parcours du combattant. Les déserts médicaux psychiques existent bel et bien.
De plus, certaines populations restent sous-diagnostiquées : adolescents, étudiants, aidants familiaux, travailleurs précaires, personnes âgées isolées.
Reconduire la grande cause permet de poursuivre la réduction de ces écarts en améliorant la lisibilité des dispositifs et en finançant de nouvelles structures.
- Le regard sur la santé mentale doit continuer d’évoluer
Si le tabou recule, la stigmatisation demeure.
Beaucoup hésitent encore à consulter par peur du jugement, des préjugés ou d’une assimilation à une “maladie mentale lourde”.
Les campagnes de sensibilisation de 2025 ont montré leur efficacité. 2026 doit prolonger cet élan pour :
- normaliser le recours à un psychologue ;
- encourager les proches à repérer les signaux d’alerte ;
- lutter contre les fausses croyances ;
- valoriser l’importance du bien-être mental au quotidien.
2026 : quelles mesures prioritaires ?
La reconduction encourage un ensemble de chantiers stratégiques :
Renforcer la prévention dès le plus jeune âge
De nombreux troubles peuvent être pris en charge très tôt si les signaux sont repérés : anxiété, harcèlement scolaire, phobie sociale, troubles du comportement, addictions naissantes.
Les écoles et collèges seront davantage associés via :
- des programmes de repérage ;
- des psychologues scolaires mieux intégrés ;
- des outils numériques encadrés ;
- des campagnes de sensibilisation pour les parents.
Soutenir les travailleurs et prévenir le burn-out
La santé mentale au travail devient un axe prioritaire. En 2026, les entreprises seront encouragées à :
- former les managers au repérage des risques psychosociaux ;
- proposer des cellules d’écoute ;
- aménager les organisations pour réduire la charge mentale ;
- renforcer la QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail).
Une meilleure coordination des soins
Le parcours du patient reste trop complexe : médecin généraliste, psychologue, psychiatre, CMP, hôpital… et les ruptures de suivi sont fréquentes.
Les mesures attendues en 2026 prévoient :
- la création de plateformes d’orientation simplifiées ;
- une communication renforcée entre les professionnels ;
- un accès facilité aux soins spécialisés, notamment pour les jeunes
Soutenir les proches aidants
L’épuisement des aidants est lui aussi un enjeu de santé publique.
2026 prévoit davantage :
- de temps de répit,
- de structures d’écoute,
- d’accompagnement administratif et psychologique.
Le rôle des territoires : agir au plus près des besoins
La santé mentale ne se construit pas uniquement dans les ministères. Les communes, départements, régions et associations jouent un rôle central pour :
- proposer des ateliers de prévention ;
- renforcer les équipes de santé mentale ;
- développer les structures d’accueil ;
- accompagner les publics fragiles et isolés.
De nombreuses initiatives locales ont déjà vu le jour : maisons des adolescents, groupes de parole, réseaux de prévention du suicide, cafés associatifs, consultations gratuites pour les étudiants, etc.
La reconduction en 2026 permettra de consolider et d’étendre ces dispositifs.
Accès aux professionnels : l’importance d’un annuaire clair et fiable
La première difficulté pour de nombreux Français est… de savoir où aller.
Entre les psychologues libéraux, les psychiatres, les CMP, les associations, les services hospitaliers, les dispositifs spécifiques jeunes ou seniors, les parcours peuvent sembler opaques.
C’est pourquoi les plateformes d’information et d’orientation comme IndexSanté jouent un rôle essentiel.
L’annuaire permet de trouver près de chez soi (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Rennes, Nice, Limoges, Lille, Clermont-Ferrand, Mulhouse, Saint-Etienne, Grenoble et tout le territoire français) :
- un psychologue ou un psychiatre ;
- un centre médico-psychologique (CMP) ;
- un service d’urgence psychiatrique ;
- un centre spécialisé (addictologie, pédopsychiatrie, gérontopsychiatrie) ;
- des associations d’écoute et de soutien.
En simplifiant la recherche, en rendant les structures visibles, en facilitant l’accès à leurs coordonnées, IndexSanté contribue directement à réduire les délais et à orienter chacun vers la bonne prise en charge.
Vers une société plus attentive au bien-être psychique
Reconduire la santé mentale comme Grande Cause nationale en 2026 n’est pas un acte symbolique.
C’est la réponse à une réalité sociale, médicale et humaine : notre société a besoin de mieux prendre soin de ses émotions, de ses fragilités, de ses traumatismes, mais aussi de ses ressources.
Cette dynamique doit s’accompagner :
- d’un renforcement de l’offre de soins ;
- d’une meilleure prévention ;
- d’une lutte active contre la stigmatisation ;
- d’une coordination entre acteurs publics et professionnels ;
- d’un accès simplifié à l’information pour tous.
La santé mentale n’est pas un sujet à part : c’est un pilier essentiel de la qualité de vie, de la réussite scolaire, de l’épanouissement professionnel, de la cohésion familiale et sociale.
En 2026, plus que jamais, elle devient l’affaire de tous. Et vous, prenez-vous soin de votre santé mentale ?
Pour rechercher l’établissement spécialisé en santé mentale près de chez vous, utilisez le moteur de recherche d’Indexsanté.
Sources :
DREES – Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques
OMS – Organisation Mondiale de la Santé
Ministère de la Santé – France
HAS – Haute Autorité de Santé