Les TMS : c’est quoi ce sigle barbare ?
23 septembre 2024
C’est la rentrée, et, si les vacances ont fait du bien au corps et à l’esprit, il faut penser à retourner sur les bancs de l’école ou au travail. Là, vous allez rapidement retrouver votre mal de dos chronique ou votre main qui se crispe sur votre stylo ou votre souris ? Vous souffrez peut-être de TMS. Qu’est-ce que c’est que ce binz ? On vous explique.
Les troubles musculo-squelettiques, souvent appelés TMS, sont des pathologies affectant les muscles, les articulations, les tendons, les nerfs et d’autres structures corporelles impliquées dans le mouvement. Ces troubles, particulièrement fréquents dans les milieux professionnels, sont considérés comme une des principales causes d’incapacité de travail dans le monde.
En France et dans le monde, les troubles musculo-squelettiques (TMS) constituent la première cause de morbidité liée au travail et de maladies professionnelles indemnisées avec 88 % des maladies professionnelles reconnues par le régime général : 44 492 cas en 2019.
Qu’est-ce que les TMS ?
Les TMS regroupent un ensemble de maladies affectant principalement le dos, le cou, les épaules, les bras, les poignets, les mains et parfois les jambes. Ces affections incluent des pathologies bien connues telles que le syndrome du canal carpien, les tendinites, les lombalgies, ou encore les bursites. Elles résultent généralement de sollicitations répétées et excessives des structures musculo-squelettiques mais peuvent également être causées par une mauvaise posture, des mouvements répétitifs ou des efforts excessifs et prolongés.
Ces troubles ne sont pas à prendre à la légère car ils entraînent des douleurs chroniques et une diminution de la capacité de travail. En l’absence de traitement adéquat, les TMS peuvent évoluer vers des pathologies plus graves, parfois irréversibles, conduisant à des arrêts de travail prolongés voire à une incapacité permanente.
Les causes et facteurs de risque des TMS
Les TMS sont majoritairement liés à des conditions de travail inadaptées ou à des habitudes de vie qui sollicitent excessivement les muscles et les articulations. Plusieurs causes et facteurs de risque sont couramment associés à ces troubles :
- Les mouvements répétitifs : Certains métiers exigent de réaliser des mouvements répétitifs tout au long de la journée, comme ceux impliquant la saisie sur clavier, le travail sur une chaîne de production ou encore la manutention. La répétition excessive de gestes identiques use les muscles et tendons, favorisant l’apparition de TMS.
- Les postures contraignantes : Des positions prolongées et inconfortables, notamment dans le cas de travailleurs de bureau ou d’ouvriers, augmentent considérablement le risque de développer des TMS. Une mauvaise posture en position assise ou debout, ainsi que des postures statiques prolongées, peuvent comprimer les muscles et entraîner des douleurs chroniques.
- Le stress et la fatigue : Le stress psychologique et la fatigue sont des facteurs qui aggravent le risque de TMS. Sous l’effet du stress, les muscles se contractent, ce qui peut intensifier la fatigue musculaire et accentuer la douleur, même en dehors de tout effort physique important.
- Les charges lourdes : La manipulation de charges lourdes ou mal réparties est une autre cause majeure de TMS. Soulever des poids importants de manière répétée, surtout sans équipement adéquat, met sous pression les articulations, en particulier celles du dos et des épaules. Les gestes et postures adéquats ne sont pas forcément bien intégrés dans les formations à ces postes.
Symptômes des TMS
Les TMS se manifestent par divers symptômes qui varient en fonction des zones du corps affectées. Les plus fréquents incluent :
- Douleurs localisées : Les douleurs peuvent être aiguës ou chroniques, s’aggravant souvent à la suite d’une sollicitation excessive ou répétée de la zone concernée.
- Raideurs articulaires : Les articulations peuvent devenir raides, rendant difficile ou douloureux le mouvement.
- Faiblesses musculaires : Une perte de force dans les muscles concernés, rendant certaines tâches pénibles à réaliser.
- Engourdissements ou picotements : Certains TMS, comme le syndrome du canal carpien, peuvent entraîner des sensations d’engourdissement ou de fourmillements, particulièrement dans les mains et les bras.
Prévention et traitement des TMS
La prévention des TMS passe avant tout par l’adaptation des conditions de travail et l’adoption de bonnes pratiques ergonomiques. Voici quelques mesures clés pour prévenir ces troubles :
- Amélioration de l’ergonomie au travail : Installer des postes de travail ergonomiques, ajuster la hauteur des bureaux, des chaises, et utiliser du matériel adapté (souris ergonomique, repose-pieds) peut aider à réduire les risques de TMS.
- Pause régulières : Il est essentiel de faire des pauses régulières, notamment dans les métiers impliquant des gestes répétitifs ou des positions prolongées. Des micro-pauses permettent de détendre les muscles sollicités.
- Formation aux bonnes pratiques : Sensibiliser les travailleurs à l’importance des gestes et des postures corrects est une mesure essentielle pour prévenir l’apparition des TMS. Les formations sur le levage des charges ou l’utilisation des équipements adaptés sont particulièrement utiles.
- Activité physique : Maintenir une activité physique régulière en dehors du travail contribue également à renforcer les muscles et à prévenir les douleurs musculo-squelettiques.
Quant au traitement des TMS, il peut inclure des soins médicaux tels que la physiothérapie, les massages ou l’utilisation d’anti-inflammatoires. Dans les cas les plus graves, une intervention chirurgicale peut être envisagée notamment pour les tendinites ou le syndrome du canal carpien.
En conclusion, les troubles musculo-squelettiques sont un enjeu de santé publique majeur notamment dans le monde professionnel. Ils affectent gravement la qualité de vie des personnes touchées et peuvent avoir des répercussions économiques importantes pour les entreprises. La prévention, à travers des aménagements ergonomiques et des formations adéquates, est essentielle pour réduire les risques. Une meilleure prise en compte des facteurs de risques, combinée à une sensibilisation accrue, permet de limiter la prévalence de ces troubles.